Le CES est le temple de l'innovation, des gadgets aussi mais son intérêt est de voir les tendances, décrypter les signaux faibles et aussi de se projeter sur les impacts de ces innovations dans le futur.
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C’est la raison pour laquelle, j'ai été vraiment heureux d'intervenir en mars auprès de députés pour réaliser le debrief du CES Las Vegas à l'Assemblée nationale avec les députés Didier Baichère, Eric Bothorel et Cédric Villani et avec la participation de Mounir Mahjoubi. car elles remettent ces innovations en perspective.
Nous avons eu de nombreux débats avec les députés sur les impacts législatifs et le développement des territoires.
Les principaux thèmes étaient :
- FrenchTech : au-delà du nombre, faire des startups les locomotives (ou sa version Hyperloop ;) des entreprises françaises
- Véhicule autonome et la Smart City : les enjeux autour de la plateforme de données (qui la gère et utilisation de la blockchain), le désenclavement des territoires, les véhicules dépolluants et les piles à hydrogène
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Intelligence Artificielle :
- ses usages (Google Assistant, analyse d'images de caméras, Smart Home...) qui répond au besoin d'interface unifiée des utilisateurs
- mais avec le fort risque de concentration des données par les GAFA (renforcée par la prochaine réglementation européenne e-Privacy)
- en partie contrebalancée par le développement de l'IA embarquée (ex: Snips pour la voix) et des alternatives européennes comme Qwant, respectueuses de la vie privée
- développer les outils à coûts réduits permettant aux enfants de comprendre et travailler avec l'IA afin de les étendre dans le plus grand nombre d'écoles en mobilisant les professeurs volontaires
- Catastrophes Naturelles : comment peut-on faciliter la résilience avant, durant après sa venue (cf. Panne d'électricité au CES de 3h !) avec des panneaux solaires portables, des radiateurs à batterie, une application qui donne directement une photo certifiée par l'assureur ... utile juste avant d'être inondé ...
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Environnement :
- comment mesurer les problèmes environnementaux et les traiter (propagation des moustiques, suivi des abeilles, décontamination de l'eau...)
- comment recycler des produits (vêtements, objets du quotidien...) qui intègrent de plus en plus d'électronique ou des produits personnalisés difficiles à réutiliser : pistes possibles : l'écoconception, la conception modulaire...
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e-Santé :
- facilité de réaliser des auto-diagnostics, de pouvoir à moindre coût contrôler par soi-même la composition d'un produit, s'il contient des pesticides ou pas ("Customer empowerment") et
- comment résoudre la problématique de savoir sans comprendre (ex : Tests ADN qui nécessite un décryptage par des professionnels médicaux.
- de fournir des prédiagnostics dans des zones rurales (cabines médicales connectées)
- Handicap : solutions pour inclure les non-voyants (appareil text-to-braille), les fauteuils roulants autonomes pour les personnes à mobilité réduite ...
FrenchTech
Si on se réfère aux chiffres du CES, 80 % des entreprises françaises présentes au CES (352) étaient des startups situées à Eurêka Park, ce qui est énorme comparé aux autres pays (environ 40% pour GB et Israël, Allemagne 28%, USA: 15%).
Néanmoins, nous avons 69 entreprises françaises qui étaient en dehors d'Eurêka Park soit plus de 40% de plus que les autres pays (hors Chine, Corée du Sud et Etats-Unis ) (GB :48, Allemagne:45, Israël: 32).
Il y a certainement un effet d'entraînement des startups vis-à-vis des autres entreprises (en particulier les PME et les ETI qui font l'objet du plan de transformation numérique évoqué par Mounir Mahjoubi). Je pense donc qu'il faut accélérer cet effet d'entraînement que peuvent avoir les startups vis-à-vis des autres entreprises afin de devenir une locomotive voire un Hyperloop de notre économie. ;)
Par exemple, Sensorwake s’est associé avec l’entreprise française Lexibook pour vendre des réveils olfactifs pour les enfants en utilisant la marque Reine des Neiges de Disney et Bananas d'Universal.
Lexibook est un levier commercial pour Sensorwake via ses licences Disney et Universal et Sensorwake un levier d’innovation pour Lexibook. Sensorwake n’aurait certainement pas réussi à obtenir ces licences sans Lexibook.
Startups dans l'industrie
Même si le CES n'est pas destiné à présenter des solutions purement B2B, cela était l'occasion de trouver plusieurs entreprises qui peuvent devenir des vrais leviers pour des PME et des ETI (en plus des grands groupes) dans le domaine industriel et logistique.
La première est Eyesee qui utilise des drones automatisés pour réaliser l'inventaire complet d'une usine en scannant les codes-barres de chaque palette.
La deuxième est Fieldbox.Ai. Elle travaille aujourd'hui plutôt avec de grands groupes comme Total pour prévenir les pannes des pompes de ses puits de pétrole et l'aéroport à Roissy pour gérer le flux des bagages.
Mounir Majhoubi a rappelé à ce sujet que les deux axes prioritaires du gouvernement dans le domaine du numérique sont le plan de transformation numérique des TPE et des PME avec des financements de l'Etat et des régions ainsi qu'un programme d'inclusion concernant les 20 % de personnes qui n'accèdent aujourd'hui pas à Internet qui ne doivent surtout pas être laissées de côté.
J’ai détaillé plus sur la politique des régions sur les startups, les relations entre grands groupes et startups plus bas….
IA - Intelligence Artificielle
IA et la confidentialité des données personnelles
Les usages principaux de l'IA que nous avons vus au CES sont dans le domaine
de la reconnaissance vocale et NLP (en particulier avec Google Assistant), la reconnaissance et compréhension des images, le véhicule autonome et le Smart home.
Google prédit que d'ici quelques années 50% des recherches se feront via commande vocale (20% aujourd'hui). Cela signifie que si je demande un Paris Marseille, c'est l'IA de Google qui choisira par défaut l'entreprise qui fournira ce service, SNCF, Blablacar ... ou à partir de 2020 Deutsche Bahn, problématique identique pour tous les achats du quotidien et le choix des informations du jour.
Cela peut mettre sous dépendance de nombreuses entreprises françaises à l'image de ce que Criteo a vécu quand Apple a décidé de modifier sa politique sur les cookies. Cela impacte aussi les distributeurs qui ont des marges plus élevées sur la plupart des consommables, qui font revenir les clients. Avec les commandes vocales, cela simplifie l’achat et réduit la nécessité de revenir en magasin et donc diminue le trafic…
Nouvelle directive européenne e-Privacy
Le règlement e-privacy de l’utilisateur qui aurait dû être mis en place en mai 2018 (mais cela prendra sans doute plus de temps en 2019 a priori) pourrait en l’état accentuer le pouvoir des acteurs ayant un accès direct aux clients (dont les GAFAM).
Sur le principe, l’intention est louable : demander le consentement préalable des utilisateurs avant de collecter toute information personnelle tout en simplifiant sa vie, concrètement en demandant un opt-in global à la 1ère connexion sur le navigateur, OS, terminaux (comme Google Home, Amazon Echo) ce que la plupart des utilisateurs refuseront (donc opt-out des utilisateurs). Aujourd’hui nous avons un opt-in local, avec le fameux bandeau quand on visite un site web. En revanche, on peut collecter les informations des utilisateurs dès lorsqu’ils se loggent à un site web ou à une application si cela est intégré dans les CGV à la création du compte utilisateur ce qui est le cas des Google, Amazon, Facebook et Apple …
Les entreprises n’ayant pas un accès direct au client dépendront de ceux qui l’ont (via navigateur, login) … Comme le sujet est complexe et mouvant, voici quelques articles avec des points de vue différents sur le sujet pour vous faire une opinion. (Usine digitale, propositions de la présidence bulgare de l’UE; Quadrature du Net, Rapport de Tech in France, Tribune de Pierre Chappaz dans Les Echos). D’autre part, ce règlement est très difficile à appliquer pour de nombreux cas d’usages d’Internet des Objets (ex : demander un consentement préalable à un capteur de pollution public avant de transmettre ses données est compliqué ! )
On pourrait croire que c'est tout bénef pour les GAFAM. En réalité, en renforçant encore leur pouvoir, cela donne encore plus de raison à l’UE et d'autres États de les réglementer voire de les scinder (cf. article à ce sujet) (à l'image de ce qu'a vécu Standard Oil, ATT ou plus récemment les contraintes imposées à Microsoft).
A terme, c’est une épée de Damoclès pour les GAFAM, renforcée par l’affaire Facebook/Cambridge Analytica. A court terme et afin de plus équilibrer les forces en présence, cela incite des acteurs européens à plus se rapprocher des BATX (GAFA chinois : Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) qui signent de plus en plus d'accords avec des entreprises européennes (Auchan et Alibaba, Carrefour et Tencent, Renault-Baidu). (cf article à ce sujet)
Utilisation de l'IA dans la reconnaissance visuelle, aide à la décision
L'IA dans la vidéo a de nombreux usages, Netbelle Vue a présenté un interphone vidéo qui transmet les messages vidéos aux bonnes personnes en fonction des interlocuteurs (une sorte de mini-workflow fondé sur l’identification des personnes… ce qui pose quelques soucis sur la vie privée…).
Kolibree l'utilise pour vérifier si un enfant s'est bien brossé les dents en utilisant un jeu qui l'incite à brosser partout. Enfin AI.Poly l'utilise dans les points de vente pour analyser vos comportements, c'est d'ailleurs une brique essentielle dans le Grab and Go, qui permet dans le magasin d'Amazon Go de pouvoir prendre un produit et repartir avec en débitant votre compte de la somme correcte.
Cédric Villani a précisé aussi les impacts de l'IA et que nous étions encore loin de l'intégration de l'IA dans la robotique. Les robots de Boston Dynamics par exemple sont fondés sur des algorithmes non-apprenants et non de l'IA.
Mounir Mahjoubi a souligné que le gouvernement soutient le développement de l'IA comme outil d'aide, d'assistance à la décision. En revanche, il insiste sur le fait que ce seront toujours les hommes et femmes qui doivent garder la maîtrise de la décision, du choix.
Comment faire face à cette capture de données massives
Tout d'abord il faut inciter à traiter les informations localement (dans le microprocesseur du capteur ou sur un hub local). Cela passe notamment par l'intégration de l'intelligence artificielle dans les puces ( avec des puces GPU, puis FGPA (field-programmable gate array qui permet d’intégrer des réseaux de neurones spécialisés qui peuvent être reprogrammés/reconfigurés à distance) , prochainement des puces neuromorphiques (spécifiques aux réseaux neuronaux) et bientôt des puces quantiques comme le font Intel, Nvidia et Qualcomm.
S'il est nécessaire de transmettre des données, on peut les agréger, les anonymiser (ou les hasher), avant de les transmettre sur Internet (un peu comme si au lieu d’envoyer votre numéro de sécurité sociale dans le cloud on ne transmettait que la clé, les deux derniers chiffres).
Enfin on peut favoriser aussi l'émergence d'acteurs français et européens respectant la vie privée comme Qwant et Snips (reconnaissance vocale qui se positionne en concurrent d’Amazon Alexa et Google Home en ne transmettant pas la voix sur Internet à la différence des Echos et Google Home).
Démocratiser l'intelligence artificielle dans les écoles
J’ai fait une petite digression concernant l'intelligence artificielle au sein des écoles.
J'ai vu beaucoup de solutions permettant aux enfants d'apprendre à coder ou à utiliser de l'intelligence artificielle comme des Legos au CES. Il me semble indispensable d'apprendre aux enfants à travailler avec l'intelligence artificielle avec ce type d’outils mais aussi sans.
C'est un peu comme le GPS et le sens de l'orientation, il faut savoir s'en passer, ne pas en être complètement dépendant car il suffit d'une panne d'électricité un peu longue pour que nous ne puissions plus y avoir accès.
Aujourd'hui ces solutions sont un peu chères pour qu'elles puissent être utilisées dans toutes les classes, néanmoins il y a certainement beaucoup de professeurs volontaires qui ont de très bonnes idées pour à la fois montrer ce que peut faire l'intelligence artificielle (par exemple via des applications , vidéos accessibles sur Internet ou un smartphone) mais aussi développer les capacités qui nous différencie par rapport à l'intelligence artificielle et apprendre à savoir-faire sans. (cf. article sur l'IA et l'éducation)
Véhicules autonomes de la voiture aux drones avec passagers
C'est aussi la raison pour laquelle il est indispensable que la France et que les autres membres européens fassent évoluer la Convention de Vienne rapidement afin d'éviter d'être à la traîne.
En revanche, cela présente un avantage à long terme car la législation sur les véhicules autonomes est différente entre chaque Etat américain (la Californie est à la pointe, pas sûr que l'Oklahoma, l’Utah et Wisconsin arrivent tout de suite à les rattraper).
La conduite d'un véhicule est soumise à la Convention de Vienne signé en 1968, trois pays majeurs n’y sont néanmoins pas soumis les États-Unis et le Japon qui n'ont pas signés et la Grande-Bretagne qui ne l'a pas ratifié (sacrés Anglais ;)
Cela leur permet de favoriser le développement du véhicule autonome sur le plan national beaucoup plus rapidement que les autres pays signataires de la Convention comme la France.
Le jour où il faudra déployer massivement dans véhicules autonomes, les signataires de la Convention de Vienne, au minimum l’UE aura un marché, une réglementation bien plus harmonisée qu’aux US !
Le véhicule autonome est aussi dès le départ conçu pour être partagé, il est absurde de garder son véhicule autonome plus de 90 % du temps dans son garage (le cas pour les véhicules individuels en moyenne) pour des raisons économiques notamment. D'ailleurs, l'avènement d'un véhicule autonome individuel n'arrivera pas de manière massive avant 2030.
Véhicules autonomes pour désenclaver les territoires
En revanche, le véhicule autonome devient un mini-transport en commun, il devrait rapidement se propager dans les prochaines années comme le montre déjà l'expérimentation à Rouen avec Transdev et la Renault Zoé en route ouverte ou les autres expérimentations avec Navya et Easy Mile sur des voies dédiées (car ils n’ont ni volant ni pédales !) même s'il reste de nombreux problèmes à régler (es: ne pas confondre la tombée des feuilles mortes avec un obstacle).
Cela peut être aussi un moyen de désenclaver des territoires en réalisant des navettes entre la gare et des centres-villes, des zones de commerce, des zones d’habitation …
Drones avec passagers, camions et robots livreurs autonomes
En plus du véhicule autonome, il y a le camion autonome (ici Apollo de Baîdu) qui devrait fortement se développer pour de multiples raisons : plus de pauses toutes les deux heures, risque d'accident qui sera beaucoup plus réduit, trajet long principalement autoroutier, zone de confort des véhicules autonomes ...
En revanche, nous garderons pendant un certain temps des chauffeurs pour les trajets sur des courtes distances entre la zone de départ (usine, entrepôt..) et le point d'entrée de l'autoroute, et le point de sortie d'autoroute et la zone de destination (entrepôt, magasin...).
À terme, nous pourrions imaginer des mini-hub de transit automatisé, où des camions autonomes alimentent des robots livreurs qui viendront jusqu'à chez vous pour faire les derniers kilomètres. De nombreux robots livreurs ont aussi fait leur apparition au CES comme celui de Twinswheel.
La multiplication de ces véhicules autonomes de taille multiple (voir aussi celui de Segway) pose une vraie question autour de l'occupation de l'espace public et en particulier les chaussées, les trottoirs. Faut-il créer des voies dédiées aux véhicules autonomes ou les partager avec les voies de bus ? ...
À un horizon plus lointain, on verra apparaître petit à petit des drones avec passagers. Entre Volocopter, qui a volé au Mandala Bay, Air Taxi et le drone taxi Ehang (présent au CES 2017) qui a déjà transporté ces premiers passagers et Vahana, drone d'Airbus, Uber... les entreprises se bousculent pour lancer leurs premières versions commercialisables. Dubaï est sur les rangs pour proposer le premier service commercial. La réglementation est encore très loin de permettre la généralisation de ces drones. Ils devraient a priori rester dans les couloirs sub-aériens.
Les législateurs doivent rester attentifs à ce mouvement pour le cas échéant adapter la réglementation afin de permettre leur utilisation progressive. Il permet comme les véhicules autonomes de réduire fortement le point mort d'utilisation et d'augmenter leur nombre puisque vous n'avez plus besoin de pilote d'hélicoptère ou d'avion.
Avant même le transport de passagers, le premier axe de développement est le transport d'objets en utilisant les drones. Les drones pourraient par exemple sauver de nombreuses vies dans le cadre du transport des organes en vue de greffe. Cela prendra plus de temps avant de transporter des blessés ou malades...
Smart City et la question : qui gère la plateforme de données et l'usage de la blockchain dans ce cas
Le véhicule autonome est nécessairement intégré dans la ville, il communique avec les autres véhicules les piétons, les infrastructures, les feux rouges, les chaussées ...
La question majeure est : Qui va gérer cette plate-forme ?
Ford a proposé à Las Vegas, sa plateforme de gestion de mobilité dans la ville mais est-ce le plus légitime ? ... La ville a certainement le plus de légitimité (mais pas nécessairement le plus de compétences et d’agilité) sur ce sujet, mais doit travailler avec d'autres entreprises qui sont spécialisées dans la gestion de plateforme de données, en évitant d'utiliser des solutions propriétaires mais plutôt des solutions ouvertes ou open source comme Fiware.
Une autre solution est la mise en place de blockchain, qui évite d'avoir surmonter l'obstacle de faire accepter qu'un acteur ait la main mise sur une plate-forme agrégeant l'ensemble des données que les autres voudront bien lui donner !
La blockchain a un très gros potentiel dans les cas où il y a une multitude d'acteurs ayant des intérêts divergents qui doivent partager des informations mais dont aucun n’a la légitimité pour coordonner la totalité des données agrégées. Pour des villes un peu longues à réagir, on pourrait même imaginer des acteurs privés et publics créant une blockchain indépendamment de la ville, ce qui sera dommage pour elle.
Vidéo sur la géolocalisation et le respect de la vie privée
La collecte de ces données soulève quelques interrogations ... Ainsi, lors de l'Opening Keynote au CES Las Vegas 2018, Michael Sandel (Harvard) pose une question à James Hackett (PDG de Ford) et à une salle comble sur la géolocalisation et les problèmes de "privacy".
Voici ce que je réponds ... ;)
Changer les paradigmes des véhicules polluants avec des infrastructures dédiées
Un oxymore technologique : le véhicule dépolluant
Hyundai présentait un véhicule dépolluant qui associe un système qui décompose les éléments polluants en éléments inertes à son moteur à hydrogène (les deux sont dissociables).
On pourrait imaginer dans une dizaine d’années que les réglementations obligent non seulement les véhicules à atteindre zéro émission polluante mais des véhicules à « émissions négatives » ( qui dépolluent !), ce serait un juste retour des choses vu la pollution générée par les véhicules.
Une des grosses sources de pollution du véhicule électrique provient des batteries (en plus potentiellement de l’électricité si celle-ci est issue de centrales thermiques par exemple).
MyFC - Faire le plein dans un magasin plutôt qu'une station-service
Les batteries lithium-ion omniprésentes dans nos smartphones et dans nos véhicules électriques ont un impact environnemental très négatif dans leur production ainsi que dû à leur manque de recyclage sans compter les problématiques géopolitiques d’extraction de lithium concentrée dans quelques pays (Bolivie, Chili, Chine, Australie).
Les piles à combustible (Fuel cell) sur base d’hydrogène sont sans doute une des techniques les plus prometteuses pour les remplacer car elles permettent de stocker l’énergie et d’être recyclées avec un impact nettement moindre que les batteries lithium-ion. Actuellement, l’une des problématiques de ces piles est leur coût de fabrication et l’utilisation de platine pour catalyser la réaction.
MyFC intègre une pile à hydrogène avec un chargeur de batterie pour smartphone (sans risque car l’hydrogène est stocké dans un compartiment sous forme d’eau (H2O ;) avec de la soude (NaOH) qui combiné dégage de la chaleur).
On pourrait imaginer qu’au lieu de distribuer de l’énergie par des stations-service, on achèterait nos piles à hydrogène dans n’importe quel magasin ce qui permettrait de sortir le problème de la poule et de l’œuf : comment vendre des véhicules à hydrogène s’il n’y a pas d’infrastructures pour les recharger Vs comment développer une infrastructure pour charger son véhicule à hydrogène, s’il n’y a pas de véhicules à hydrogène à recharger. A l'heure actuelle, ce ne sont que des "Range Extender" qui permettent d'augmenter les distances mais ne remplacent pas la batterie actuelle mais cela viendra ...
C’est intéressant de voir comment les nouvelles technologies peuvent disrupter des infrastructures et des paradigmes liés au développement du véhicule. Une autre infrastructure qui sera certainement disruptée, ce sont les parkings en ville qui deviendront majoritairement inutiles avec le véhicule autonome. Il faudra au fur et à mesure réfléchir à leur reconversion … Le détricotage des infrastructures spécifiques aux véhicules commence !
Résilience et solutions face aux catastrophes naturelles
Il y a eu une panne d’électricité d’environ trois heures environ au CES Las Vegas liée aux trombes d’eau qui se sont abattues sur la ville qui ont provoqué des courts-circuits (équipements mal couverts utilisés pour les travaux liés à l’agrandissement du Convention Center).
Cela m’a incité à rechercher les solutions au CES qui pourraient nous aider en cas d’inondation et plus largement de catastrophe naturelle, d’autant que nous en avons été victimes en France.
L’objectif de ces solutions est de nous aider à devenir résilients, c’est-à-dire être capables de surmonter rapidement ce type de situation.
On peut diviser une catastrophe naturelle en cinq phases, avant qu’elle ne soit détectée, quand elle est détectée, quand elle survient, juste après la catastrophe et la période de retour à la normale.
A chaque phase, correspond un objectif, prévenir, alerter et préparer, survivre, trouver des solutions transitoires pour vivre et reconstruire.
Avant la catastrophe naturelle
Pour la première et deuxième phase, il y avait un certain nombre de capteurs permettant de détecter et d’alerter en cas de fuite ou d’inondation. La solution néanmoins qui m’a le plus intéressé est celle de Monuma, qui permet de réaliser directement des photographies certifiées par huissier en association avec son assureur de son mobilier et appareils (en utilisant la blockchain pour certifier l’authenticité de la photo, la date et le lieu ).
Si on est prévenu quelques heures avant l’arrivée d’une inondation, cela nous permet d’augmenter le taux de remboursement provenant des assurances. Une des évolutions prévues est l’utilisation de capteurs connectés (capteur de mouvement, d’inondation …) ce qui permettrait d’accroître la confiance de l’assureur en son assuré (en respectant bien sûr la vie privée, l’information pourrait être envoyée à l’assurer qu’en cas de sinistre).
Durant la catastrophe naturelle
Lors de la catastrophe naturelle, nous avons vu un de nombreuses victimes n’ayant ni chauffage, ni électricité, ni moyen de communication (si le réseau télécom tombe).
Lancey a développé un radiateur avec une batterie intégrée, ce qui permet en cas de panne électrique d’augmenter la période de chauffage (la batterie sert en premier lieu à se charger en heure creuse lorsque l’électricité est moins chère). Dans le cas où la personne a un panneau photovoltaïque, il paraît plus logique que la batterie se situe à son niveau, néanmoins dans le cas inverse, cette batterie pourrait aussi servir pour alimenter d’autres appareils dans la maison.
Appi Technology permet via leur application Appi-Wi de communiquer avec d’autres personnes (40,50 m max) en utilisant une connexion directe wi-fi sans passer par une box ou une connexion mobile (off network). La première des applications destinées à ceux qui font du sport dans des zones non couvertes par le mobile. Ils ont aussi une autre solution destinée au marché des professionnels (pompiers, chantiers…) avec des casques intégrant un micro pour communiquer sur environ deux kilomètres utilisant les fréquences libres (863 à 870 Mhz) mais à des prix nettement supérieurs (plusieurs milliers d’euros).
Enfin Supersola présentait ses panneaux photovoltaïques portables, qui permettent d’alimenter ces solutions. Pour l’anecdote, des pompiers français les ont rencontrés à un salon, ils leur ont acheté directement les quatre panneaux solaires pour les utiliser pour les secours sur l’île Saint Martin.
Reconstruction et infrastructure de partage en utilisant la blockchain
Une des clés de la reconstruction est la solidarité locale en plus des secours, celle-ci peut se manifester de multiples manières, avec un principe de base le partage.
Pour partager, il faut d’abord avoir et produire quelque chose qui puisse être partagé !
Ensuite, il faut savoir ce dont l’autre a besoin et pouvoir partager facilement cela avec lui, de manière si possible équitable par rapport aux autres personnes ayant le même besoin sans pénaliser celui qui partage.
Au CES, il y a de plus en plus de solutions qui permettent de produire des plantes aromatiques des légumes en appartement, les coûts ont aussi fortement baissés pour produire de l’électricité à partir de panneaux photovoltaïques, néanmoins ce qu’il manque le plus c’est l’infrastructure de partage. En France, à quelques exceptions près, il est impossible de partager l’électricité produite avec ses panneaux photovoltaïques à ses voisins, lorsque le réseau électrique tombe.
La seule solution qui commence à se dégager (mais qui n’est pas sans poser problème à RTE, qui gère le réseau électrique) est la création de mini-grid fondée sur la blockchain. La société Clem a mis en place des pilotes de ce type. A New York, Brooklyn Grid permet à une cinquantaine de voisins de s’échanger de l’électricité. Face aux incessantes coupures d’électricité lors de l’ouragan Maria à Porto Rico, AES, une entreprise fournissant des solutions globales d’énergie a proposé de mettre en place des mini-grid pour y faire face au lieu de créer une infrastructure centralisée beaucoup plus fragile et chère.
Environnement - Mesurer pour améliorer
Les produits dédiés à l’environnement ne sont certainement pas le clou du spectacle au CES Las Vegas, néanmoins il y avait des solutions dans ce domaine.
Comment on le dit souvent, ce qui ne peut être mesuré ne peut être amélioré. Qista le démontre avec son produit qui non seulement tue les moustiques mais surtout mesure leur nombre, ce qui permet de suivre les essaims de moustiques voire même de les cartographier si un réseau de Qista se développe.
Hostabee lui a développé un système qui s’installe dans tout type de ruche en se positionnant entre deux cadres du couvain. Il mesure en temps réel le taux d'humidité et la température au sein de la ruche, utilise les données météorologiques pour optimiser le travail de l'apiculteur.
Lavie est pour sa part, une solution qui transforme l’eau du robinet en eau minérale pure sans filtre ni produits ajouté, grâce à un rayonnement électromagnétique contenu dans le spectre solaire invisible, les UV-A. Cela stérilise l’eau de tout virus ou bactérie selon Lavie. Ils ont une version connectée, mais la version utilisant les rayons du soleil pour stériliser de l’eau retient le plus mon attention car il est utilisable dans les pays qui ont en ont le plus besoin et qui souvent n’ont pas de réseau électrique à proximité
Recyclage - Eco-concevoir et de manière modulaire pour réduire les déchets
Une des problématiques majeures des objets connectés est le recyclage en particulier lorsqu’on crée de nouveaux objets connectés ou que l’on rend connecté un objet qui n’avait aucune électronique à l’intérieur. Typiquement, les chaussettes SirenCare intègrent des fils électroniques pour mesurer la pression. On demande aux utilisateurs de renvoyer leurs chaussettes usées au bout de six mois … Pas sûre qu’ils le fassent sauf s’ils bénéficient de réductions pour le faire !
Ce problème s’applique aussi aux objets personnalisés car il est plus difficile de réutiliser ce type d’objet qu’un objet standard. Pour être caricatural, il vous sera plus facile de revendre un mug Star Wars et même blanc qu’un mug avec votre photo dessus.
Pour faire face à cela, il est indispensable d’éco-concevoir ses produits, et en particulier d’avoir une conception modulaire pour facilement séparer les parties recyclables des parties électroniques, les éléments standards des éléments personnalisés (ex : encre effaçable à très haute température pour le mug personnalisé).
Face à l'obsolescence programmée - le partage des appareils, véhicules - Ex: Vulog
Il y a néanmoins un bénéfice aux objets connectés en termes d’économie circulaire, un objet connecté est plus facile à partager, à louer qu’un objet non connecté. On peut déverrouiller/ verrouiller son utilisation à distance, savoir s’il a été utilisé correctement (détecter une chute, un choc et vérifier s’il a été utilisé dans les limites décrites d’une assurance par exemple), et même potentiellement être géolocalisé. Typiquement, un véhicule connecté se partage plus facilement qu’un véhicule non connecté, pas besoin de se déplacer pour donner les clés et les reprendre, on est rassuré car on sait où il se trouve et s’il a eu un accident.
Le modèle économique du fabricant n’est plus alors de vendre le maximum de véhicules (fondé sur la propriété) mais que ses véhicules soient utilisés le plus possible et donc que ceux-ci soient le plus fiables et durent le plus longtemps possible (modèle fondé sur l’usage). Pour l’anecdote, j’avais imaginé le partage de voiture, l’e-car il y a douze ans (2006 !) à ce sujet sur Agoravox !
Vulog a présenté sa solution (qui existe depuis un certain temps) qui permet de partager une flotte de véhicules existants. Ils installent un petit module qui permet de l'ouvrir à distance et un boitier qui donne accès aux clés et permet de déterminer le temps d'utilisation du véhicule. Une application permet de localiser et de réserver un véhicules mais aussi de réaliser un rapide état des lieux et de signaler s'il a des dommages sur le véhicule en photo.
Le développement d’un modèle économique fondé sur l’usage donnerait un coup de frein à l’obsolescence programmée et permettrait d’aligner le modèle économique du fabricant avec l’intérêt de notre chère planète ;)
Il serait aussi judicieux sur le plan économique d’utiliser comme premier indicateur de bonne santé d’une entreprise sa marge brute (CA- coûts totaux) plutôt que le chiffre d’affaires.
D’ailleurs, c’est déjà le cas dans certains secteurs d’activité, par exemple les banques sont évaluées en fonction de leur produit net bancaire (produits d'exploitation + intérêts et commissions perçus - charges d'exploitation, intérêts et commissions dus), que par extension on nomme chiffre d’affaires … même si cela est différent du chiffre d’affaires usuel et est similaire à la marge brute.
Le modèle économique du fabricant n’est plus alors de vendre le maximum de véhicules (fondé sur la propriété) mais que ses véhicules soient utilisés le plus possible et donc que ceux-ci soient le plus fiables et durent le plus longtemps possible (modèle fondé sur l’usage). Pour l’anecdote, j’avais imaginé le partage de voiture, l’e-car il y a douze ans (2006 !) à ce sujet sur Agoravox !
Vulog a présenté sa solution (qui existe depuis un certain temps) qui permet de partager une flotte de véhicules existants. Ils installent un petit module qui permet de l'ouvrir à distance et un boitier qui donne accès aux clés et permet de déterminer le temps d'utilisation du véhicule. Une application permet de localiser et de réserver un véhicules mais aussi de réaliser un rapide état des lieux et de signaler s'il a des dommages sur le véhicule en photo.
Le développement d’un modèle économique fondé sur l’usage donnerait un coup de frein à l’obsolescence programmée et permettrait d’aligner le modèle économique du fabricant avec l’intérêt de notre chère planète ;)
Il serait aussi judicieux sur le plan économique d’utiliser comme premier indicateur de bonne santé d’une entreprise sa marge brute (CA- coûts totaux) plutôt que le chiffre d’affaires.
D’ailleurs, c’est déjà le cas dans certains secteurs d’activité, par exemple les banques sont évaluées en fonction de leur produit net bancaire (produits d'exploitation + intérêts et commissions perçus - charges d'exploitation, intérêts et commissions dus), que par extension on nomme chiffre d’affaires … même si cela est différent du chiffre d’affaires usuel et est similaire à la marge brute.
e-Santé
Innovation dans e-Santé
On peut collecter les données de santé n’importe où, même dans nos sous-vêtements… est-ce utile ? J’en doute.
Heureusement, il y a des applications concrètes et utiles des objets connectés dans la santé. Bonetag a ainsi développé un capteur RFID placé dans une prothèse qui permet de mesurer la température et la pression dans la prothèse.
Cela permet de suivre celles-ci, d’éviter en cas d’inflammation des opérations lourdes. Le RFID (utilisé pour le télépéage et par les bornes de sortie des magasins) a été choisi au lieu du NFC (utilisé dans votre carte Navigo, carte bleue, smartphone) car le NFC permet de capter les informations à une distance de 5 à 10 cm (ici, sans doute moins en raison de la peau). Il aurait été impossible notamment de capter des informations d’une prothèse à la hanche par exemple. Le RFID pose néanmoins un problème car il ne me permet pas à l’utilisateur final de vérifier par lui-même sa température. A ce stade il doit aller chez le médecin pour le vérifier ce qui retire beaucoup de l’intérêt du produit.
C’est la raison pour laquelle j’ai préconisée à la startup, de proposer aux patients l’achat d’un lecteur RFID afin de pouvoir contrôler par eux-mêmes la température, pression… sans aller chez un médecin. Le coût d’un lecteur RFID associé à un smartphone est inférieur à cent euros.
Il y avait aussi Diabeloop qui a développé une micro-pompe d’insuline qui injecte la dose d’insuline adéquate calculée par un mini-terminal sur base de la glycémie mesurée par un capteur, palliant le dysfonctionnement du pancréas.
Les données sont envoyées en parallèle à un service de suivi afin d’améliorer le traitement sur le long terme. Il est préférable qu’il soit impossible de commander ou de mettre à jour à distance l’appareil à moins de sécuriser totalement la chaîne de fabrication et de mise à jour en utilisant la blockchain pour s’assurer de l’intégrité du software et hardware (décrit dans l'article suivant). Un virus comme Wannacry sur ce type de produits mettrait en jeu des vies humaines.
Customer Empowerment
Avec la baisse des coûts des capteurs et des dispositifs connectés, il devient de plus en plus facile à des consommateurs de vérifier par eux-mêmes la véracité de ce que disent les industriels de l’agroalimentaire.
Itri (Industrial Technology Research Institute) propose par exemple un appareil capable de mesurer la quantité de pesticide dans les produits, Stratio permet d’identifier les composants d’un aliment grâce à spectromètre proche infrarouge (comme l’avait fait auparavant Scio, mais avec un spectre de lumière plus large : de 450 à 1000 nm). Il permet aussi de vérifier l’authenticité de médicaments de distinguer les vrais des faux. Le coût est encore assez élevé (300 $) mais devrait certainement diminuer rapidement.
Au CES 2017, la société chinoise Changhong avait même montré un de ses smartphones intégrant le capteur Scio (racheté depuis par Analog Devices).
On pourrait même imaginer que les consommateurs puissent remonter des abus à la DGCCRF ce qui accroîtrait fortement son pouvoir de contrôle.
Le risque de « Savoir sans comprendre »
Ces capteurs permettent aussi de réaliser des autodiagnostics sur ses allergies, ses maladies, ses périodes de fertilité et sur ses gènes. C’est l’activité d’Orig3n qui vous propose pour un prix variant de quarante dollars à un peu moins de deux-cents, si vous êtes un super héros, la qualité des gènes de vos enfants ou de leur potentiel père ou mère.
Le représentant de l’entreprise avait fait tous les tests et me montrait ses résultats sur son smartphone. Grâce à cela, il savait qu’il devait continuer à faire du sport car apparemment ses gènes indiquaient qu’il avait du mal à absorber les graisses, inversement, il est allé voir ses parents en leur reprochant de ne pas l’avoir poussé à chanter ou devenir musicien car il avait l’oreille absolue comme le révélaient ses tests.
L’anecdote peut prêter à sourire néanmoins il y a un vrai risque avec la propagation de ces tests d’une endogamie rampante (car les gens pourraient être enclins à refuser d’avoir des enfants avec des personnes ayant des « gènes moins bons » que les leurs !), ce qui mènerait vers un eugénisme individuel. Cela pourrait aussi stigmatiser certaines personnes qui auraient des gènes ne correspondant pas à « la norme sociale ».
Cela est d’autant plus dangereux que les gènes ne sont qu’un facteur parmi les trois (comportement et environnement de la personne) qui explique les caractéristiques physiques et intellectuelles d’une personne et que l’expression de gènes peut très fortement varier d’un individu à l’autre, le phénotype n’est pas la traduction exacte du génotype !
Il me semble très difficile d’interdire ces tests (il suffit de racler sa bouche avec un bâtonnet fourni avec le test et de l’envoyer par la poste) , en revanche il me semble crucial de les accompagner par une pédagogie, sur le packaging, dans les réseaux sociaux mais aussi dans les écoles et avec le personnel médical. De nombreuses personnes pourraient craindre de voir tomber une épée de Damoclès et vivre dans la frayeur de tomber malade sans que cela soit toujours pertinent.
e-Santé dans les déserts médicaux ou la pénibilité au travail
On sait à quel point il est pénible de mesurer la pénibilité au travail ! De plus en plus d’entreprises rentrent sur ce créneau en associant la possibilité de détecter des chutes grâce à des capteurs intégrés par exemple dans les chaussures comme l’a fait Zhor Tech.
La cabine médicale H4D n’était pas présente au CES Las Vegas néanmoins, je souhaitais les présenter aux députés car elle évite de se déplacer de dizaines de kilomètres pour des prédiagnostics médicaux, ce qui réduit l’impact des déserts médicaux et justifie d’autant plus l'investissement dans le Trés Haut Débit.
A ce titre, il est toujours judicieux de partir des besoins des citoyens et des usages pour justifier l’investissement dans la fibre plutôt que déployer la fibre en se posant la question après coup à quoi concrètement elle servira.
Solutions innovantes dans le domaine du handicap
Il n’y a pas un très grand nombre de solutions destinées à aider les personnes handicapées au CES Las Vegas, néanmoins j’en ai identifié quelques-unes donc un fauteuil roulant autonome de Whill, ainsi que solution pour créer des prothèses de main.
Les textes digitaux sont aussi un bon moyen de faciliter la vie des non-voyants et mal voyants car il peut proposer une version audio avec le text to speech mais aussi grâce à du text-to-braille, comme le propose Dot incorporation qui a une montre connectée en braille (qui traduit des alertes en braille) et Braibook qui utilise les e-book et les « traduit » directement en braille (présent au MWC Barcelone et pas au CES ).
Le problème est que bon nombre de textes ne sont pas structurés pour être lus, typiquement les emballages de produit. Une idée assez simple à mettre en œuvre serait que les industriels donnent accès à une version numérique de leur emballage ( via un QR code balisé par des points embossés ou mieux par un tag NFC ou par une application spécifique capable d’identifier le produit sur base de son emballage).
L’information serait accessible sur une plateforme en suivant toujours la même structure, par exemple nom du produit, nom de la marque, risque d’allergies, ingrédients … pour un produit alimentaire. De manière générale, cette base pourrait servir aussi pour faciliter l’accès aux informations d’un produit, voire réaliser du data mining dessus.
Pari : Un robot champion de Ping-Pong dans 5 ans, à la prochaine législature !
Enfin j'ai terminé sur à Paris, que le champion du monde de ping-pong serait battu par un robot d'ici 5 ans soit à la prochaine législature ;) Comme il y a peu, le champion de go a été battu par l'intelligence artificielle, Alpha Go.
Vu la vidéo... C'est à la portée d'un bras robotisé !
Autres éléments sur le CES
Du show-off du show must go on
Au CES, il y a un double mouvement : Le « Push » : Les fabricants de puces et d’infrastructures pousse leurs technologies via des spectacles (show de drones d’Intel), leur omniprésence (Google) en espérant que les clients (ou surtout les fabricants B2C) les adoptent.
La réalité du marché montre que le consommateur fait au final la loi, et douche souvent bien des espoirs. Le Pull ainsi est plus pragmatique en partant de vrais besoins clients pour aboutir à des solutions qui y répondent de manière innovante (comme on est au CES !) car à la fin quel que soit les événements (y compris les pannes d’électricité au CES), il faut vendre.
Show Off d’Intel : spectacle de drones et ses voxels (vidéo volumétrique)
Comme chaque année, Intel investit énormément au CES (sans doute moins que Google cette fois-ci), il nous a montré le vol autonome d'un Volocopter et offert un superbe show de drones en indoor (Record battu au Guinness Book of Records nous a indiqué Brian Krzanich, CEO d’Intel) et à l'extérieur près du Bellagio.
Il a ici mis aussi beaucoup l'accent sur la vidéo volumétrique, en créant un studio capable d'enregistrer une scène sous toutes ses coutures et permettant à chacun le prendre n'importe quel point de vue, y compris celui du cheval (présenté par Intel lors d'une scène de cow-boys !). L'unité de mesure de cette image en trois dimensions est le voxel qui devrait ringardiser le pixel d'après Intel. Belle course entre fabricants en perspectives ... ;)
Intel a aussi présenté Loihi, son processeur neuromorphique qui a pour objectif d'intégrer des réseaux neuronaux à apprentissage autonome directement dans leur puce. En embarquant l’IA, cela évite de transmettre vers une plateforme Internet.
Cette puce succède aux puces GPU (Graphiques), qui sont massivement parallèles. Scortex, une startup française et aussi sur le même créneau sans parler d'Another Brain, startup de Bruno Maisonnier (cf. article) mais qui pour le coup n'intègre pas des réseaux neuronaux a priori.
Enfin, Intel se rapproche du Graal en dévoilant son premier processeur quantique (mais seulement 49 qbits !) qui pourrait de par sa conception dépasser n'importe quel processeur parallèle. Le processeur quantique n'est néanmoins pas pertinent dans tous les cas. Il l’est surtout pour les opérations qui peuvent être découpées afin de les traiter en parallèle.
Cela aura aussi un impact énorme sur la cryptographie et donc la sécurité des transmissions puisqu'il pourrait résoudrait le fameux problème P=NP en résolvant les ex-problèmes NP en un temps polynomial plutôt qu'exponentiel (le cas avec les chips actuels). Si le cryptage type AES-256 bits est suffisamment sûr, c’est parce que le temps nécessaire pour trouver la clé de décryptage est inaccessible (50 super calculateurs capables de contrôler un trillion de trillions (1018) clés AES par seconde nécessiterait en théorie environ 3 × 1051 années pour obtenir la clé de 256 bits, c’est plus rapide de créer un ordinateur quantique !).
Le retour sur investissement d’Intel de tous ces investissements est sans doute faible car la vente de puces en IoT, drones... pour Intel reste encore très réduit (5% du CA mais en croissance de 20%) par rapport aux ventes de puces pour les serveurs et les data center.
Sans doute le rachat de MobilEye, startup israélienne dans l'analyse d'image pour les véhicules autonomes et connectés devrait aider.
Autre annonce faite par Intel, ils n’utilisent plus de matériaux provenant de zones de guerre ( Conflict free minerals – extraction minière de tantale, étain, tungstène ou or qui financent des groupes armés de la République démocratique du Congo ou de pays limitrophes – Définition de la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC)). C’est un premier pas …
5G
Les fabricants de puces comme Intel et Qualcomm ainsi que les fabricants d'infrastructures réseau comme Huawei ou Ericsson poussent au maximum la 5G (cf. document de l’ARCEP sur les enjeux de la 5G) car c'est évidemment leur intérêt d'inciter les opérateurs télécoms et les fabricants de smartphones à investir dedans.
Il y a grosso modo trois types de 5G, eMBB (Enhanced Mobile Broadband qui est utile pour avoir un très haut débit et concurrencer potentiellement le très haut débit fixe), uRLLC (Ultra-reliable and Low Latency Communications : usages : transports en particulier véhicule autonome, santé, sécurité avec l'objectif de réduire les délais de latence et fortement accroître sa fiabilité et robustesse ), mMTC (Massive Machine Type Communications pour l'IoT avec une très faible consommation d'énergie).
On devrait commencer à voir les premiers tests en 5G en 2018, pour les deux premiers eMBB, uRLLC, en revanche pour le mMTC (pour IoT), cela ne devrait pas arriver au plus tôt avant 2023. C'est la seule des normes dont le standard n'a pas encore été finalisé. D'autre part, l'intérêt de la 5G par rapport aux autres protocoles LTE-M, Nb-IOT sur les fréquences licenciées et Lora et Sigfox sur les fréquences libres est assez faible (utilisation néanmoins de nouvelles fréquences), et le déploiement spécifique de la 5G pour l'IoT, ne serait pas du tout rentable, car les revenus générés par l'IoT pour un opérateur télécom sont très faibles alors que les coûts de maintenance seraient très élevés (sauf si c'est une antenne mutualisée avec d'autres usages générant des revenus élevés).
TV gigantesques
Toujours dans l'esprit show-off, on voyait des écrans gigantesques joints l'un à l'autre sans jointures, et même des écrans pliables, ce n'est pas demain la veille qu'on les verra dans notre salon mais c'est aussi l'esprit du CES.
Pub pour Altered Carbon de Netflix
Si jamais nous avions un doute sur le fait que le CES Las Vegas, était une formidable messe des nouvelles technologies heureusement que Netflix pour nous rappeler que c’est un gros levier de communication.
Il avait un stand nommé Psychotec où il présentait sa nouvelle technologie pour transférer un esprit humain dans n’importe quel autre cerveau et corps et ainsi changer d’âge, de sexe et de toute autre caractéristique possible...
Cela pourrait d’ailleurs être une idée pour condamner quelqu’un, lui faire prendre trente d’un coup sans possibilité de retour en arrière, en plus cela permettrait de libérer de la place en prison !
En revanche, sachant qu’il y a une forte probabilité que nous vivions déjà dans une simulation, c’est petit joueur que de changer seulement le corps, pourquoi ne pas changer complètement d’univers :))))
Frenchtech
Dans le monde: France, 9e dans le Bloomberg Innovation Index
Avant de rentrer sur les innovations technologiques, abordons ce qui a agité le microcosme français : la FrenchTech et la présence massive de startups financées par les régions.
La France était en 2017 le 5e pays par le nombre de visiteurs au CES (près de 5000) avec 2,5% des visiteurs (rapport complet ici, la version 2018 n’est pas encore publiée), 7% des exposants étaient français et un tiers des startups à Eurêka Park. 2018 confirme cette tendance. Cela montre une surreprésentation des startups françaises ce qui est à la fois une bonne chose (c'est un aiguillon) mais aussi un risque si on se repose uniquement dessus.
Pour rappel, le CTA, organisateur du CES a fait l’International Innovation Scorecard où sur 38 pays la France est 18e et est dans la moyenne de l’UE (l'Union européenne globalement est 16e). Pour nous rassurer l'Allemagne est à la 14e place, Israël 15e, la Corée du Sud 20e (!?!), le Japon 25e ( ?!?), la Chine 26e !
Il n'est pas impossible que des chiffres aient été un peu ajustés ;) Il est amusant de voir le Japon être un Innovation Champion et la Chine juste en dessous Innovation Adoptor. Ménagerait-on quelques susceptibilités … ?
Si ça peut nous rassurer le 2018 Bloomberg Innovation Index, donne des résultats très différents, puisque la Corée du Sud passe de 20e à la première position, l’Allemagne de la 14e à la 4e, les US de la 5e à la 11e (qui sort des 10 premières nations - y aurait-il un message subliminal destiné à Trump ? ;) et la France de la 18e à la 9e …
Allez comprendre Charles, derrière ces index, il y a certainement quelques enjeux politiques et commerciaux ;)
Pour l'anecdote, les pays représentés par Bloomberg représentent moins de 40% de la population mondiale et seuls 4 pays les plus peuplés (incluant l’UE ! mais exclus l’Inde, le Brésil, le Nigéria..) sont dans cet index. Vraiment représentatif ! Le CTA couvre un espace déjà plus large 4,6 Mds de personnes soit 60% de la population, 7 pays sur 15 les plusieurs peuplés font partie de l’index. C’est déjà beaucoup mieux (même s’ils ont oublié notamment la Russie !).
La France n’est pas à la tête mais dans la moyenne plutôt haute dans le domaine de l'innovation dans ces deux classements, ce qui contraste très fortement avec notre présence massive au CES en particulier avec les startups. C'est un peu comme si nous étions excellents en maths, et que nous négligions un peu plus les autres matières même si notre potentiel est élevé. Les efforts actuels dans notre pays nous permettront sans doute d’être aussi bons, voire excellents sur les autres matières …
La course à l’échalote des Régions concernant les Startups
Il y a certainement eu une surenchère entre les régions, l'espace occupé par les régions françaises est 3 fois supérieur à celle de Business France qui est censé représenter la French Tech à Eurêka Park. Cela faisait un peu zoo de logos, comme chaque métropole French Tech a son animal emblème. On risque une nouvelle dispersion et confusion dans l'image de la FrenchTech à l'international.
Mais restons confiant, l'année dernière il y avait un grand nombre de grands groupes français qui monopolisaient une partie de Eurêka Park, ça s’est réduit par rapport à l'année dernière (Air Liquide n'y est plus par exemple).
Un des grands débats sur la présence française est le surinvestissement des régions dans la promotion des startups à Eurêka Park avec le risque d’un faible retour pour les startups participantes dont le CES n'est pas le coeur de cible.
Olivier Ezratty l'explique bien dans son rapport, il y a un accroissement d'erreurs de casting (le plus flagrant étant des entreprises qui proposent des services ou des plateformes qui n'ont rien à voir avec des produits électroniques. Petite illustration : cette startup certainement méritante qui propose de poster n'importe quel projet sur sa plateforme afin de former des équipes.
Pragmatisme des grands groupes
De l'autre côté, de nombreux acteurs sont devenus nettement plus pragmatiques. Plutôt que de pousser des technologies, ils partent des besoins clients pour apporter des solutions concrètes.
L'Oréal l’illustre bien passant de la brosse à cheveux connectée (avec Kérastase) en partenariat avec feu Withings, qui n'a pas dû passer le cap du prototype, à la mini-coccinelle, capteur d'UV sans batterie (avec La Roche-Posay), que l'on peut placer sur un ongle pour mesurer son exposition aux UVA et UVB.
Il y a eu un réel travail de miniaturisation, de design pour que cette petite capsule réponde à une problématique simple la surexposition au soleil, tout en en étant suffisamment petite et en évitant les marques de bronzage !
Dans le domaine du bien-être, Neutrogena filiale de Johnson & Johnson avait aussi créé sa caméra add-on au smartphone pour scanner la peau néanmoins c'est nettement moins innovateur car l'année dernière au CES, on en trouvait par brouettes.
Michelin a présenté son vélo e-Drive en association avec Wayscral, un fabricant de vélo et Cosmo Connected qui a imbriqué un feu arrière dans son dispositif électrique.
Michelin a utilisé une technique toute simple et très maline pour rendre un vélo électrique mais il fallait y penser.
Ses pneus (brevetés évidemment) présentent des petites stries qui sont entraînées par une dynamo « inversée » elle-même alimentée par la batterie électrique. Bien vu car Michelin fait le lien direct entre le pneu et l'électrification du vélo ce qui n'était pas évident à première vue.
Son système réduit aussi le poids de 3 kg par rapport à un vélo électrique traditionnel pour un coût total de 450€ HT (disponible en 2019). Le premier prix pour un vélo Wayscral est 750€ TTC aujourd’hui.
Startups et Grands groupes – Partenariats utilisant des licences connues
Une des grosses problématiques des startups est évidemment le modèle économique en particulier dans le domaine des objets connectés où les coûts récurrents comme la mise à jour des applications, l'hébergement le support, font fondre comme neige au soleil leurs marges déjà faibles. C'est pourquoi elles sont de plus en plus à s'associer avec de grands groupes sous forme de marque blanche ou marque grise.
Comme je l’avais indiqué auparavant, Sensorwake s'est associé avec Lexibook qui possède une licence Disney et Universal pour créer et vendre des réveils matin pour enfants Reine des Neiges et Bananas.
C'est un très bon levier commercial pour Sensorwake qui aurait été incapable d’obtenir cette licence directement et pour Lexibook qui lui permet de présenter des produits innovants. Même si c'est écrit en tout petit, Sensorwake parvient néanmoins à garder sa marque sous celle de Lexibook sur ses produits. D'autres startups devraient réfléchir à ce mode de commercialisation qui peut générer de très importants volumes.
Des PME et ETI peuvent aussi y trouver leur compte comme un premier moyen d’étendre leur gamme et d’innover à coûts réduits puisque le produit est déjà développé.
Netatmo réalise depuis longtemps ce type de partenariat B2B après Engie, Legrand et Velux, il poursuit avec le groupe Muller sur les chaudières.
Enfin j'ai vu un certain nombre de startups qui n'étaient pas venus l’année dernière et qui reviennent au CES après deux ou trois ans après leur première apparition une fois leur produit commercialisable, c'est le cas de My Brain Technologies avec son casque Melomind (présent en 2015 et 2016) ou Romy (présent en 2016) qui a un appareil réalisant des cosmétiques sur-mesure.
PME ETI
J'ai vu aussi l'apparition d'entreprises leaders de leur domaine mais peu connues du grand public qui exposent au CES. Celle qui m'a le plus impressionné est CWD Sellier (étude française où ils sont nommés) qui fabrique des selles de chevaux depuis 1998 en intégrant des innovations comme les matériaux composites.
CWD a depuis quatre ans, développé iJump, une selle connectée sur base d’une selle déjà existante, tout en intégrant des capteurs permettant de mesurer la performance du cheval. Pour une PME, ce n’est pas encore commun, le soutien de la BPI a certainement été essentiel.
Surys qui est leader dans la fabrication de films holographiques destinés aux billets de banque et au passeport a aussi présenté sa technologie pour servir de moyen d'authentification de produits de luxe.
L'intérêt par rapport au QR Code est que l’ hologramme est infalsifiable et qu’il coûte beaucoup moins cher qu'un tag NFC. Néanmoins l'inconvénient est qu'il est nécessaire de passer par une application sur le smartphone pour s'assurer de l'authentification la bouteille. L'intérêt est surtout pour des personnes qui contrôlent les bouteilles de manière régulière ou sur des marchés où il y a de nombreuses contrefaçons en Asie notamment. Le NFC est certes plus cher (0,1 à 0,2€ l’unité), néanmoins, on n’a plus besoin d'avoir une application et elle est compatible avec les smartphones Android et maintenant avec les nouveaux iPhone 8 et X.
J'ai demandé s’ils allaient s’étendre dans le domaine du NFC afin d'offrir des solutions complètes d'authentification et de relation avec le client en complément avec leurs solutions actuelles et ce n'est pas du tout prévu. Cela pose une question très intéressante lorsqu’on a développé une technologie unique et différenciante et qu’on la développe sur de nouveaux marchés. Vaut-il mieux rester sur celle-ci ou étendre son expertise sur de nouvelles technologies pour répondre complètement au besoin ? En général, ce sont souvent deux sociétés expertes qui s’associent, fusionnent ou se rachètent ce qui évite de réinventer la roue !
Conclusion
Les innovations au CES Las Vegas peuvent paraître au prime abord comme des gadgets, en réalité si on gratte un peu, au-delà du produit, on recherche les tendances, les opportunités, les problématiques, de très nombreuses discussions apparaissent qui peuvent aboutir à des solutions concrètes pour tous, à mieux anticiper les impacts des innovations et intégrer cela dans la loi.
Le désenclavement des territoires, la protection des données personnelles, l’accès à tous aux services rendus possibles grâce au numérique (e-Santé, e-mobilité, e-éducation…) font partie des nombreux sujets que nous avons débattus avec les députés
C'était passionnant car il y avait un réel intérêt pour les utiliser au bénéfice des citoyens.:)
Si vous souhaitez une présentation de ce type de solutions (ou sur les innovations dans l'IoT, robots et IA) et de leurs impacts dans vos organisations et entreprises, n’hésitez pas à me contacter :)
Dimitri Carbonnelle - Contact
Fondateur de Livosphere
Conseil en IoT, IA et Robots collaboratifs / Cobots