Retour sur le CES - Les Objets Connectés

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(Lien vers Article 1/3 : CES TV 4K UHD, Voiture Connectée, Impression 3D)

Les objets connectés ont été particulièrement à l'honneur cette année au CES. 

 

Montres connectées, bracelets connectés, systèmes d'alarme et smart home box connectés, serrures connectées, lampes et ampoules connectées... pullulent  au CES, du Venetian au Central Hall, du North au South Hall jusqu’au reculé Gold Plaza. Potentiellement, tout objet est connectable, les questions récurrentes sont pour quoi faire et qui est prêt à payer.

 

Après les objets connectés vus des USA, nous détaillerons plus les stratégies produits, commerciales et techniques des objets connectés français: Kolibree, eCelsiusMegAuraCityzen Sciences & BabolatMotherMiniDrone, Jumping Sumo, JuneImedipacHôliOkidokeysiSketchnote, OraClick & Collect at HomeLivosphere.

Presse US et objets connectés français

Best CES USA Today , CES Las Vegas 2014, #CES2014

Des innovations, il y en a mais je n'ai pas vu de  révolutions, de ruptures drastiques dans les objets connectés. Les vraies ruptures viendront à partir de l'année prochaine,  car les Big Guys, comme Intel, Qualcomm  fournissent toutes les briques nécessaires (ou fourbissent leurs armes selon le point de vue) pour créer des objets connectés facilement à des prix accessibles.

 

En jetant un œil sur la presse américaine grand public, USA Today pour ne pas la citer, l’omniprésence française dans les objets connectés ne transpire pas mais pas du tout ! Pas de bracelet June (Netatmo), de capteur de sommeil Aura (Withings), ni même de Jumping Sumo (Parrot) ou Mother (Sen.se) dans l’édition papier. Seule la brosse à dents Kolibree et la serrure connectée Okidokeys tirent leur épingle du jeu.

USA Today - 5 Trends

Objets connectés américains

Si vous lisez le début de l'article, il n’est pas étonnant au royaume de la TV que la Curved TV et l’Ultra HD soit les deux premiers dans le Top 5 des tendances du CES pour USA Today.

 

Aux Etats-Unis, ils décomposent les objets connectés principalement en deux, les Wearables (tout ce qui se porte) et le Connected Home. C’est plus concret et moins conceptuel qu’« objets connectés ». Question de culture sans doute. D’autre part, ils utilisent plus le terme  « Internet of Things » voire « Internet of Everything » que « Connected Objects ».

94Fifty Ballon de Basket connecté

Même si les entreprises françaises sont très innovantes, les entreprises américaines ne sont pas en reste surtout dans le domaine du sport  et du jeu, marché qui va exploser à partir de 2014 (cf article précédent ) :  94fifty (ballon de basket), Zepp (capteur de swing pour le golf, baseball et tennis), Xensr (capteur pour le surf , les skateboards… une startup française Wodd (ex-IndyTackers) du Camping a un projet similaire sur les skateboards, ils seront peut-être au CES l’année prochaine), Anki Drive (circuit automobile), Ozobot (mini-robot qui suit des lignes tracées sur papier, tablette … et sait interpréter des séquences de couleur pour faire demi-tour, vibrer… )

94fifty Zepp Xensr Anki Drive Ozobot

En revanche, nous avons nettement plus de reconnaissance dans la presse spécialisée comme Wired ! Sur les huit objets jugés par le magazine comme les plus “cool”, quatre ont été conçus en France:

Aura (Withings), June (Netatmo), Mother (Sen.se), MiniDrone (Parrot).

 

Sur les 70 innovations présentées en ouverture du CES, lors du CES Unveiled, dix étaient d’origine française. (cf PetitWeb )

Côté distribution, au Best Buy de Las Vegas, la seule marque que j’ai vue était Withings avec la balance connectée et le Pulse.

Best buy Fitness trackers Body Scale Withings Pulse Fitbit

Eurêka, Techzone dédiée aux Startups

Eureka, startups, #ces2014

L’hôtel Venetian abrite Eurêka, la TechZone dédiée à l’innovation. Sur les 212 entreprises dans cette zone, plus d’une trentaine sont françaises et seize réalisent des objets connectés ce qui montre notre engouement sur ce sujet et que nous sommes une figure de proue sur ce sujet. La France était le pays le mieux représenté (hors Etats-Unis) à Eurêka. 

 

L’enjeu aujourd’hui est de transformer cette formidable présence par une part significative du chiffre d’affaires mondial. 

Question subsidiaire : Qu’inclut-on dans ce chiffre d’affaires ? Est-ce uniquement la partie émergée : la vente d’objets connectés ou aussi la partie immergée : toutes les briques nécessaires à son usage : capteurs, composants, connectivité, plateforme cloud, OS … ? Dans ce dernier cas, la part des Français et même européenne est réduite à la portion congrue alors que celle-ci est bien plus importante que la partie émergée…  (STMicroelectronics et les opérateurs télécoms sont les acteurs les plus significatifs en terme de CA.)

 

Dans les grands halls Central, North et South,  la présence française est moins forte.  Au central, Archos semblait bien isolé alors que South Hall était « the place to be » pour les grands acteurs français d’objets connectés.

 

A l’étage, Parrot avec ses démonstrations attendues du Mini-Drone et Jumping Sumo avec des chorégraphies sans filet ou presque … me rappellant celles du robot Nao. Au RdC, Withings et Netamo qui font face avec des stands très bien situés alors que celui de Fitbit semble perdu dans la masse . 

Les objets connectés décryptés

(Cliquez sur la photo pour un accès direct)

Il y avait moult objets connectés français, j’en ai pris quelques-uns, en essayant d’aller plus loin que leur simple description et en prenant quelques partis pris (n’hésitez pas à me contacter si vous trouver des coquilles, inexactitudes...)

Kolibree, Brosse à dents connectée

Kolibree CES Las Vegas #ces2014

L'année dernière, c'était Hapifork la star médiatique des objets connectés, cette année, c'est Kolibree avec sa brosse à dents connectée. Ils ont inventé la "in-mouth geolocation" ou géolocalisation buccale  grâce à leur accéléromètre. J'en ai parlé ici  (cf article sur les brosses à dents connectées), il y a un marché énorme sur les enfants … ou plutôt leurs parents … 

e-celsius de BodyCap - Thermomètre interne connecté en gélule

Dans un autre domaine lié à la santé, Bodycap expose notamment e-celsius une gélule qui s'avale et mesure la température interne du corps en transmettant en radio-fréquence (434MHz en bi-directionnel) pour un prix d'environ 50€. Cela peut sembler cher pour un particulier d'autant qu'il n’est pas toujours évident de réutiliser la gelule, néanmoins cela a un intérêt évident pour les chirurgiens qui ont besoin de connaître précisément  la température interne et doivent introduire des sondes dans le corps pour le savoir aujourd'hui. Cela est invasif, peut nécessiter l'intervention d'une personne additionnelle dans le bloc opératoire et accroître les risques d'infection nosocomiaux. e-Celsius apporte une solution simple à utiliser et peu onéreuse. En revanche, je me demande si le rejet de gelules dans les égoûts pose des problèmes de retraitement des eaux.

Optima de Meg - Pot de fleurs connecté

Meg Optima Pot de fleurs connecté

Le pot de fleurs connecté a été aussi très couvert par la presse française et est un nouveau venu dans le domaine des objets connectés avec une très belle mise en scène sur leur stand. Meg va une étape plus loin que le Flower Power car il alimente en eau les fleurs lorsqu’elles ont en besoin. Nous en pouvons en tirer d’ailleurs un principe pour les objets connectés, à quoi ça sert d’alerter un utilisateur si l’objet connecté ne peut résoudre le problème si ce n’est qu’à nous stresser.

Aura de Withings - Solution connectée pour améliorer le sommeil

Withings AUra CES Las Vegas

C'est le problème des capteurs de qualité de sommeil, intégrés dans les activity tracker ou dans Beddit, un produit US. Ils vous indiquent que vous avez mal dormi. So what ? Avant on devinait qu’on dormait mal, demain, on nous le rappelera quotidiennement et on stressera en pensant au réveil du lendemain. Est-ce là la promesse client ?

Aura Withings Beddit , CES Las Vegas 2014, #CES2014

Le parti pris par Withings avec Aura n’est pas d’alerter mais d’améliorer votre sommeil. En synchronisant une lampe LED et le capteur d'Aura, il doit vous aider à mieux dormir et vous réveiller en diffusant la lumière et la musique adaptée. Le challenge pour Withings sera que l’utilisateur perçoive une différence dans la qualité de son sommeil grâce à Aura, sinon il sera perçu comme un gadget supplémentaire de geek.

 

Autre point, à la différence d'un bracelet connecté qui mesure la qualité du sommeil, à partir de vos mouvements, Aura est sous votre matelas, il devient invisible, il s’oublie. 

 

A travers ses produits (balance connectée, Pulse, l'activity tracker, tensiomètre connecté...), Withings complète sa gamme de produits dans le domaine de la santé / bien-être avec Aura. Une question se fait de plus en plus pressante  : est-ce que Withings va passer le Rubicon et devenir un acteur du secteur médical ? Pour rappel, Withings a la plus grosse base de données de poids du monde.

 

Si la réponse pourrait sembler évidente, elle est loin de l'être. Le secteur médical (cf exemple avec Medissimo ci-dessous) est extrêment réglementé. Un exemple, pour héberger des données de santé, vous devez obtenir un agrément de la part du ministre chargé de la santé. C'est une procédure longue et coûteuse.

 

La qualification d'une donnée : médicale ou non-médicale dépend de la finalité d'usage de la donnée. Si vous prenez votre poids, la donnée de poids est une donnée non-médicale, si votre docteur vous demande de prendre votre poids, c'est une donnée médicale.

Question : si vous prenez votre poids et que celle-ci est transmise à votre docteur, que devient la nature de la donnée ? Doit-elle être considérée comme une donnée de santé ? Doit-on sortir cette donnée de la base générale et la mettre chez un hébergeur agréé ?  

 

D'autre part, les données remontées par Withings ne suivent pas un protocole médical donc vous ne pouvez pas les utiliser telles quelles dans le cadre du suivi d'un patient. Dans le milieu hospitalier, il y a la possibilité que les dispositifs connectés soit remboursés. En revanche un médécin généraliste ne peut être remboursé (pas de code à inscrire sur la feuille de soins) s'il souhaite mettre à disposition un appareil connecté comme une balance ou un tensiomètre pour suivre l'état de ses patients et éviter des aller-retours de contrôle.

 

Néanmoins, le secteur médical devra évoluer car à l'image des enfants vis-à-vis de leurs professeurs, les patients viendront voir leur médecin avec leurs données et les challengeront. C'est certainement la meilleure carte qu'a Withings pour avancer dans le domaine médical et pousser leurs acteurs à assouplir le carcan actuel. Les enjeux sont énormes car cela permet de réduire fortement un certain nombre de dépenses inutiles, facilite l'accès à de meilleurs soins lorsque nous sommes éloignés de villes importantes...

 

L'apnée du sommeil, le traitement du diabète, le suivi post-opératoire, la prévention des arrêts cardiaques sont quelques exemples où les objets connectés peuvent avoir un impact majeur. Nous verrons si Withings s'engagent dans cette voie. Autre voie possible pour Withings est de non seulement traiter les facteurs humains de la santé et du bien-être mais aussi les facteurs environnementaux qui impactent la santé. Il a déjà commencé avec la mesure du CO2 dans ses balances, il pourrait poursuivre avec la mesure des COV (composants organiques volatils), température, exposition au soleil... ;)

Cityzen Sciences - Textile connecté

Cityzen Sciences Babolat CES Las Vegas #ces2014

Le principe est le même pour Cityzen Sciences, le capteur se fond dans le textile , il ne se voit plus et capte toutes vos données biologiques ou pour la raquette Babolat qui s’intègre dans la raquette à la différence de chez Sony, où le capteur se colle sur l'embout de la raquette afin d'être utilisable sur toutes les raquettes. Je comprends aussi Sony que je vois mal se lancer dans la fabrication de raquettes et de balles de tennis même connectées .

Babolat - Raquette connectée

Babolat raquette connectée

Dans le même esprit, le capteur s’intègre dans la raquette Babolat à la différence de chez Sony, où le capteur se colle sur l'embout de la raquette afin d'être utilisable sur toutes les raquettes. Je comprends aussi Sony. Je les vois mal se lancer dans la fabrication de raquettes et de balles de tennis même connectées .

Connected Add-on et Connected Inside

On voit bien deux stratégies dans le domaine des objets connectés, l’Add-on et le Connected Inside. L’Add-on est une tactique rapide pour rendre connecté tout objet. Cela se matérialise par un capteur polyvalent intégrant en général un accéléromètre et un gyroscope qui se place sur tous les objets de même type, toutes les raquettes, toutes les planches (surf, skateboard..), tous les battes (clubs de golfs, baseball, raquette…), tous les équipements (sur soi, vélo, durant le sommeil… ).  Celui qui va le plus loin dans cette stratégie est Rafi avec Mother et surtout les motion capture. J’en parlerai juste après.

 

Le Connected Inside est une stratégie de long terme qui prévalera de plus en plus pour les objets où la connectivité apporte une vraie valeur à l'utilisateur. Les capteurs, la connectivité, les composants sont intègrés dans le produit-même et disparaissent aux yeux de l'utilisateur. Vu la baisse des prix des capteurs et composants, les entreprises vendant déjà massivement des objets connectés seront tentés d'en mettre de plus en plus et récolteront de plus en plus de données. Après la question est pour quoi faire ou plutôt pour l'intérêt de qui ? Comme ce fut le cas pour Facebook, il  y aura un effet boomerang dans quelques années, les utilisateurs demanderont à pouvoir désactiver certains capteurs trop intrusifs. 

Coonected Inside Addon Babolat Sony Kolibree Mother

L’Add-on connecté est une période transitoire selon moi ou sera restreint à des marchés de niche car nous n’aimons pas les objets flanqués d’appendices, de verrues ou boursuflures. Nous les acceptons le temps qu’un fabricant les fasse disparaître.

 

Pour aller plus loin, dans quelques années, nous ne saurons même plus que nos objets sont Connected Inside. Les nouveaux services seront aussi naturels que surfer sur Internet à partir de son smartphone. Les téléphones portables ont cédé la place aux smartphones, les balances non connectés cèderont la leur aux balances connectés. A l’image de ce qu’a été le passage de la photo argentique à la photo digitale, nous (les consommateurs) passerons en douceur de l’objet non connecté à l’objet connecté.

 

En revanche ce sera loin d’être un long fleuve tranquille pour les fabricants actuels d’objets non-connectés.  Ils vivront des bouleversements bien supérieurs à l’arrivée d’Internet et du e-Commerce . Créer un add-on est facile, changer toute la chaîne de production pour intégrer un nouvel hardware avec des contraintes, des problématiques et des spécifications complètement nouvelles pour les fabricants : processeurs, mémoires, connectivité, intégration hardware et software …

 

Et ce n’est pas fini, ils doivent proposer des services utiles en combinaison avec leurs produits. Cela a des impacts énormes en terme de relation et support client, de modèle économique, de modèle de distribution (direct Vs indirect)… (cf quelques sujets additionnels)

 

Il y a, à ce titre de vraies opportunités pour les startups « who start from scratch » car elle n’ont pas un passif à gérer, une chaîne de production et une organisation à changer. Néanmoins, ne nous leurrons pas.

Annapurna

Concevoir et créer un prototype d’objet connecté avec une interface sympa est aujourd’hui facile et peu cher. Passer du mode artisanal à un mode industriel avec une chaîne de production, une infrastructure réseau et cloud redondante et résiliante, un circuit de distribution mass market et un support capable de tenir la charge en cas de retours massifs de clients,  des produits connectés qui ne dorment pas dans le placard peu de temps après l’achat et des ventes dépassant quelques dizaines de milliers par an tout en dégageant des bénéfices est un périple digne d’une ascension de l’Annapurna.

 

Et l’Annapurna a fait quelques victimes  ( une des montagnes dans le monde ayant malheureusement le plus de victimes : un alpiniste sur 3 réalisant l’ascension décède ).

Mother de Sen.se - Mère connectée ;)

Rafi Haladjian Mother Sense Sen.Se

Et Mother alors ?  Selon moi, le pari de Rafi est très osé, c’est un peu comme vouloir grimper l’Annapurna par la face Nord (qui a été la face avec le plus de victimes). Il est déjà le Michel Herzog des objets connectés, il sera certainement à même de relever ce nouveau défi.

 

Petit préambule, le motion capture est un petit accessoire qui intègre un accéléromètre et un capteur de température qui communique en 868 Mhz avec Mother, la base. Si vous le mettez dans un étui et l’associez avec une brosse à dents, vous pouvez détecter les mouvements, la durée de brossage… ( à l’image de la brosse à dents Kolibree) . Si vous le collez à une boîte de médicaments, vous pouvez savoir quand un médicament a été pris ( à l’image du Pilulier Medissimo), ou si vous le mettez sous votre matelas, vous pouvez mesurer la qualité de votre sommeil  ( à l’image de Aura de Withings)

 

 

Mother motion capture aura withings zenius nespresso imedipac medissimo kolibree
Rafi Haladjian Mother Sense Sen.Se

Pourquoi la face nord ?

La voie aujourd’hui la moins difficile est de proposer un produit connecté pour un usage déterminé. Par exemple, pour suivre mon poids, j’achète une balance connectée, pour suivre et contrôler la température de mon logement, j’achète un thermostat connecté. 

 

La face nord est, selon moi, une approche générique type couteau suisse de l’objet connecté. La promesse est « mon produit est capable de résoudre un grand nombre de vos problèmes » plutôt que « mon produit résout un problème spécifique ».

 

Sur le plan intellectuel, c’est la plus élégante, sur le plan pratique c’est la voie la plus risquée car le client a du mal à appréhender votre offre. Vous résolvez beaucoup de ses problèmes mais vous lui compliquez un peu la tâche car il se pose beaucoup de questions :

Pour quel usage je l’achète ?  Est-ce qu’un appareil générique est aussi bien qu’un appareil spécifique ? N’ai-je pas plus intérêt à acheter un produit spécifique que je suis sûr d’utiliser pour un prix moins élevé ? Est-ce que mon produit habituel sera aussi pratique à utiliser en ajoutant un petit "device" qu’un produit qui intègre nativement cette fonction ?

 

C’est un peu le problème que rencontre les acteurs du Smart Home / domotique et qui proposent des solutions capables de tout faire et tout commander dans la maison mais dont le client a du mal à bien comprendre pourquoi il achèterait ce produit. Si nous poursuivons l’analogie, le marché des couteaux du quotidien est supérieur à celui des couteaux suisses, idem pour les couteaux jetables. Les couteaux suisses sont en général utilisés quand on part camper ou si on bricole mais pas pour manger tous les jours.

 

Une approche générique est possible mais une fois que le marché est suffisamment « éduqué », que le client est prêt. C’est ce qui s’est passé avec le mobile puis le smartphone. Je ne suis pas sûr que si le premier iPhone était sorti en même temps que les premiers portables Nokia ou Ericsson, il aurait eu beaucoup de succès. Au départ, les clients achetaient des mobiles pour téléphoner où qu’ils soient, ce n’est qu’un certain nombre d’années plus tard qu’ils ont commencé à l’utiliser pour surfer sur Internet, réserver leur restaurant, acheter en ligne … Le mobile est devenu multi-fonctions, il ne l’était pas à l’origine, la balance Withings a intégré une fonctionnalité additionnelle, la mesure de CO2 que des années après sa première balance connectée.

 

Néanmoins, Rafi pointe du doigt plusieurs problèmes majeurs.  Est-on prêt à payer entre 100 et 200€ un objet dès lors qu'il est connecté ? Est-ce que cela a du sens de vouloir tout connecter, n'est-ce pas plus simple d'adjoindre des petits add-ons (motion capture) qui rendent connectés des objets qui ne le sont pas à l'origine sans commencer à les bourrer d'électronique. D'autre part, comment va-t-on recycler les objets auparavant dénués d'électronique ? 
 
Il y aura certainement deux voies.
 
Pour les objets intégrant déjà de l'électronique, ils intégreront nativement de la connectivité. Par un certain effet de mode, quasiment tous les objets connectés sont vendus entre 100$ et 200$ ou 100€ et 200€ (l'effet de change ne s'applique pas pour les objets connectés ;) Cela freinera leur essor mais cela ne durera pas. La plupart des capteurs, composants ... coûtent moins de 1 dollar. Il y a bien sûr des coûts importants de développement produit, software à amortir, une plateforme de services qui est incluse dans le prix du produit quelque soit son usage. Il y a des coûts de distribution ... Ces coûts baisseront au fur et à mesure et les produits hauts de gamme intégreront automatiquement la connectivité.
 
Pour les objets qui n'en n'intègre pas déjà,
  • soit le service rendu en les connectant est si important et pour un prix suffisamment bas, que la version connectée remplacera la version non connectée,
  • soit la connectivité est un Nice-to-have ou un Must-Have mais dans des circonstances particulières, dans ce cas les Motion Capture et autres add-on ont tout leur sens. On peut les déplacer en fonction de nos besoins du jour. Ils peuvent devenir une extension des QR codes, en permettant de remonter des informations sur l'usage des objets et fournir des services dès qu'on en a besoin.  
 

Il faut se rappeler que derrière Mother, il y a la plateforme d’objets connectés Sen.se. Mother a aussi pour objectif de servir de vitrine pour Sen.se, les ventes générées deviendraient alors moins critiques par rapport à la montée en puissance de Sen.se. N'oublions pas pour autant que le marché des plateformes est de plus en plus convoité, nous en parlerons dans le prochain article et des groupes comme Google (cf rachat de Nest), Apple, Samsung et Amazon s’y implanteront très rapidement. Il y a de plus en plus d’acteurs sur ce créneau horizontal (Arrayent, Qeo de Technicolor…) qui représenteront un chiffre d’affaires  certainement supérieur à celui des fabricants d’objets connectés.

MiniDrone et Jumping Sumo de Parrot - les Jouets connectés

Autre icône des objets connectés, Parrot. Petite anecdote à ce sujet, j’étais dans le vol retour pour la France, Nicolas (Parrot) et moi discutions avec un Américain. J’en profite pour lui demander s'il connaissait des entreprises françaises dans le domaine des objets connectés, il nous dit Non, Je lui ai ensuite demandé s'il connaissait Parrot, la réponse a fusé « Of course, they make the AR Drones ! ».

 

Il n’avait aucune idée que c’était une entreprise française. Il y a aussi des Américains qui m’ont dit qu’ils ne comprenait pas pourquoi Parrot (fabricant d’équipements audios pour automobiles) ne faisait pas un procès à Parrot (fabricant d’AR Drone) pour l’utilisation du même nom. Ils ont mieux compris lorsque je leur indiquais que c’était la même entreprise ;)

 

Parrot a fait une recap vidéo de son CES qui permet de visualiser toutes ses activités.

Dans le même esprit, une question me taraudait depuis longtemps : Quelle est la stratégie de Parrot dans le domaine des objets connectés car elle est très différente de Withings (focalisé sur la santé / bien-être), et de Netatmo ( objets connectés en lien avec le climat, l’environnement : température, UV..).  Vue de l’extérieur, elle peut être déconcertante. J’ai eu la chance de poser la question directement à Henri Seydoux.

Henri Seydoux Parrot

La réponse était en trois points, Parrot

  • Conçoit des produits très simples d’utilisation mais techniquement complexes à réaliser
  • fondés sur des standards établis (ex : WiFi, Bluetooth Low Energy)
  • qui doivent être un accessoire au smartphone ou à la tablette

Il y a un point additionnel mais qui allait de soi, c’est un OCNI (objet connecté non identifié en tout cas avant que Parrot ne le crée), il offre une expérience unique incomparable et incarne le coup de génie, la patte d’Henri Seydoux.

 

Henri Seydoux Parrot

Pour reprendre l’exemple du mini-drone, Henri expliquait qu’il a fallu user quelques X pour faire rouler le mini-drone sur un plafond. C’est bluffant et personne d’autre ne sait le faire.

 

L’intérêt est que ce produit est très difficile à copier à court terme. Cela se reflète dans les effectifs où la R&D représente plus de 50% des effectifs sur plus de 800 personnes. L'innovation est au coeur de la stratégie de Parrot, c'est pourquoi il recherche et recrute toujours des ingénieurs pour renforcer ses équipes.

 

En revanche, il est nécessaire que la complexité interne et la technologie soit au service d’un usage valorisé par le client. C'est le cas des produits Parrot mais un risque que les nouvelles startups composés exclusivement d'ingénieurs prennent. Au bout d'un an, un an et demi, ils conçoivent un magnifique produit technologique sauf qu'il est hors sujet : il n' y a pas de clients prêts à l'acheter, pas de distributeurs prêt à le vendre, le coût du produit dépasse le prix de vente maximum acceptable par le client final ou ne tient pas compte des marges des circuits de distribution.... 

Mini-drone Parrot CES Las Vegas

La magie de Parrot est de créer des objets provoquant une effet Waouh dès la première utilisation avec une première prise en main extrêment facile et intuitive et avec un design beau et fluide

 

Parrot explore une quantité de marchés et voies possibles. Leur communiqué du 15/11/2013 montre les trois axes de développement : l'infotainment pour l'activité historique avec les constructeurs automobiles, les objets multimédia connectés et les drones civils.

 

Ils vont continuer à creuser deux sillons dans le domaine des objets connectés, le secteur des jeux et jouets qui va exploser à partir de 2014 (cf article sur prévisions 2014) et « l’agriculture » comme dit Henri avec le Flower Power (qui est la première étape). Peut-être aurons-nous d'autres surprise au prochain CES.

Mini-drone Parrot CES Las Vegas

Autre challenge pour Parrot, le développement d'une nouvelle activité B2B en plus du secteur automobile avec le rachat du fabricant suisse des drones SenseFly.  Le marché est en pleine explosion car il ouvre des usages dans une quantité de domaines (cartographie, surveillance des champs, des sites, d'autoroutes, aide au sauvetage...) mais il y a encore de nombreux vides juridiques (cf. article) que les législateurs devront combler rapidement vu l'essor des drones. Pour info, vous avez le droit de faire voler votre drone jusqu'à 150 m de hauteur, au-delà vous entrez dans l'espace aérien. Certains lieux nécessitent des autorisations du préfet spéciales comme La Défense ou l'Elysée ;)

 

Même si le produit est similaire, les clients AR Drone seront très différents des clients B2B d'ex-SenseFly. Les quantités vendues sont beaucoup plus réduites (40 drones par mois en 2012  pour SenseFly) contre plus de 200 000 pour l'AR Drone. Pour avoir travaillé dans le B2C et B2B,  ce sont deux univers complétement différents.

 

Parrot fait le chemin inverse des auto-radios Parrot, il part ici du B2C vers le B2B. Les deux business B2B & B2C apporte une vraie complémentarité en terme de produits, financier, visibilité mais les modes de fonctionnement sont fondamentalement différents.

 

En B2C, vous devez satisfaire un grand nombre de clients, si vous ne satisfaisez pas à certaines de leurs exigences, ce n'est pas critique pour votre business. En B2B, vous devez satisfaire chaque client qui a des exigences différentes de son voisin. Les marges sont plus élévées certes, mais rapidement vous pouvez tomber dans le sur-mesure. Les coûts additionnels de négociation, de développement, de support peuvent s'envoler et détruire toute votre marge. Vous avez une relation intuiti personae avec chaque client ce qui n'est pas le cas en B2C. Ca rapproche beaucoup les équipes R&D, marketing et commerciale car vous vendez ce qui viendra demain car c'est ce que le client B2B achète mais ne pouvez survendre au risque d'avoir un effet boomerang. Les escalades vers le PDG sont nombreuses car un client B2B considère que s'il a un problème, il doit pouvoir parler à celui qui décide en dernier ressort mais cela crée des relations de partenariat très forts entre entreprises. En B2C, ça survient très rarement.

 

Une autre particularité du marché des drones civils est qu'il touche un marché de PME et d'ETI que Parrot, à ma connaissance, n'avait pas l'habitude de traiter (en dehors des équipes SenseFly). Le marché des TPE et PME est sans doute l'un des plus rentables et des moins rentables en fonction de votre organisation ! Les coûts de vente, de distribution, de support peuvent grever tous vos bénéfices car vous vendez très peu d'unités par client. En revanche, si vous avez une organisation tirée au cordeau en réduisant au maximum le sur-mesure inutile et en tirant partie des retours de vos clients, l'entreprise peut devenir très rentable. Les flux financiers sont beaucoup plus lissés qu'avec des grands comptes. 

 

D'autre part, toute l'expérience acquise par Parrot avec les drones auprès des agriculteurs, vignerons, horticulteurs ... lui sera précieuse s'il souhaite développer une activité B2B avec les descendants du Flower Power, domaine qui tient à coeur d'Henri avec la culture des Cactus ;)

June de Netatmo - Bijou, capteur d'UV connecté

June Parrot, CES Las Vegas 2014, #CES2014

J’aime beaucoup le bracelet June de Netatmo car il ne peut nous laisser indifférent, il fait débat voire polémique. 

Les avis sont partagés sur le sujet.

Alors, Génial ou Gadget ? 

  • Est-ce une vraie réponse à deux problématiques: Proposer un bracelet connecté destinée aux femmes et suivre son exposition au UV ou est-ce une solution bancale qui fait un compromis entre les deux sans répondre à l'un ou l'autre des besoins ?
  • Est ce un bijou mesurant le taux d'UVA et UVB ou un capteur d'UV en forme de bijou ?
  • Est-ce un coup de comm ou un coup d’avance sur les autres ?
  • Est-ce un cheval de troie, un produit test avant de créer un bracelet connecté type FitBit ou Pulse (avec la version broche de June) avec un capteur d’UV ?
  • Est-ce un moyen de devenir un spécialiste sur l’exposition au soleil et de revendre cette expertise aux fabricants de montres connectées ou bracelets connectés qui un jour ou l’autre intègreront ce type de capteurs ?

En regardant la presse américaine, on voit que les opinions sont partagées entre

USA Today qui le range dans les gadgets et WIred qui le classe parmi les 8 objets les plus tendance du CES.

June Netatmo USA Today Wired

Avant de rentrer dans le produit, juste un point sur la différence de positionnement entre Netatmo et Withings. Withings fait des produits dans le domaine de la santé/bien-être (balance, tensiomètre, Pulse : smart activity tracker, Aura capteur de qualité de sommeil, babyphone), ses produits sont sages, bien pensés, faciles à utiliser, précis et fiables (plus que Fitbit ou Jawbone d’après les retours que j’ai eus). C’est cohérent avec le positionnement de Withings et aussi avec l’esprit de son fondateur et président Eric Carreel.

 

Netatmo a été créé par Fred Potter qui a été un des fondateurs initiaux de Withings avec Eric et Cédric Hutchings. Son champ s’est rapidement élargi de la station météo au thermostat puis au bracelet June. Aujourd’hui, il se positionne sur tous les produits liés au climat et à l’environnement (température, CO2...). Ses produits deviennent plus « funky », la station météo avait un design très sobre, épuré, avec le thermostat, il a commencé à prendre des couleurs avec la collaboration de Starck enfin avec June, Netatmo va une étape plus loin et conçoit des objets qui attirent l’œil, qui s’affichent et non des beaux objets qui se fondent dans un intérieur.

wITHINGS netatmo , CES Las Vegas 2014, #CES2014

Les univers de Withings et Netamo ne s’empiètent pas ou presque mais cela pourrait changer sur certains produits. La balance Withings possède un capteur de CO2 (température) mais il pourrait intégrer toute une station météo vu la baisse des prix des capteurs. On ne va pas mettre une balance dans chaque pièce. Si la balance est dans la salle de bain (à vérifier car je suis certain qu’il a plus de balances Withings dans les chambres que pour les autres balances vu son design et ses usages…), elle n’est pas représentative d’une maison ou d’un appartement.

Netatmo Withings

Inversément, Netatmo sera très certainement tenté d’intégrer un accéléromètre (si ce n'est pas déjà fait mais pas encore activé !), un capteur de température dans son June qui le transformerait en bijou fitness.

June Netatmo , CES Las Vegas 2014, #CES2014 Awards

Rentrons dans le vif du sujet : les objections (merci à Romain d’y avoir répondu, les réponses sont librement mises en forme) :

  • Les femmes ne veulent pas d’une marque de bronzage avec le June quand elles bronzent au soleil 

Réponse : On peut le porter en broche et de plus, ce n’est pas un minuteur qui déclenche  une alerte incendie pour vous signaler de changer de côté quand votre quota soleil est dépassé. Il est fait pour être porté comme un bijou durant la journée

  • Les femmes ne vont pas porter le même bijou tous les jours alors que l’objectif est de surveiller son exposition au soleil

Réponse : Il ne doit pas être porté tous les jours. Il peut être porté lors de journées normales et donc être représentatif d’une journée type et être extrapôlé.

  • Est ce un bijou ayant un capteur UV ou un capteur UV ayant une forme de bijou ? 

Réponse : C'est un bijou qui a un capteur UV. Il a été désigné par Camille Toupet  qui a dessiné de nombreux autres bijoux (Boucheron, Louis Vuitton, la montre Lady Z d'Harry WInston...)

 

Camille Toupet LVMH Boucheron Lady Z June Netatmo , CES Las Vegas 2014, #CES2014

Mon analyse est la suivante, June est un produit en devenir. Il ouvre plein de pistes et de perspectives pour Netatmo et permettra de valider les bonnes pour lancer de nouveaux produits plus segmentés en fonction des usages et cibles.

 

1) La première piste est la mesure de l’exposition aux UV. Aujourd’hui, aucune montre ou bracelet connecté ne mesure cela. Netatmo acquiert toute une expérience dans ce domaine qu’il utilisera certainement pour créer un bracelet pour les enfants qui est le marché le plus évident. S’ils sont suffisamment rapides, la version enfant pourrait apparaître avant l’été pour que les parents soient rassurés que leurs bambins ne prennent pas de coup de soleil. Les problèmes de marque de bronzage ou de nécessité de le porter durant la journée deviennent annexes. D’autre part, Netatmo peut aussi revendre cette expertise à d’autres marques, qui peuvent faire des montres connectées par exemple et intègreraient ce type de capteurs et interfaces.

 

2) La deuxième piste est les femmes. Comme le suggère Laure Renouard (@Glor_R) dans son article FrAndroid pleine d'enseignements, le poignet des femmes représente un vrai challenge pour les bracelets connectés car il est beaucoup plus fin. June est un premier test qui s’adresse aux femmes en particulier. D’autres versions viendront sans doute avec d’autres capteurs plus adaptés en terme de forme et d’usages.

 

3) La troisième piste est évidemment le fitness tracker version féminine. Je serai très étonné que Netatmo ne l’ai pas prévu. Cela permettrait à Netatmo d’en avoir un mais en se différenciant des trackers actuels dont le Pulse de Withings, le Fitbit et Jawbone.

 

4) La quatrième piste est le luxe, je ne connais pas non plus d’objets connectés dans le luxe (même si June reste à un prix abordable par rapport à d’autres bijoux). Netatmo devient pionnier dans ce marché, et va attirer des marques comme LVMH, Kerling ex-PPR, Richemont (Cartier, Van & Arpels, Piaget, Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre, IWC,…) vers elle et un jour pourra proposer pour ces marques ou en association avec elles des bijoux, montres de luxes avec des marges substantielles.

 

Fleur Pellerin avec Netatmo Fred Potter
Source : Olivier Ezratty

5) La cinquième piste m'est venu à l'esprit en regardant l'intérêt de certaines visiteuses (dont Fleur Pellerin) du stand de Netatmo et en discutant avec des non-européens. L’exposition au soleil n’est pas un sujet critique au quotidien en Europe ou aux Etats-Unis, il l’est nettement plus en Asie (où les femmes se protègent beaucoup plus du soleil et ne veulent pas bronzer) et en Australie, Nouvelle-Zélande où c’est un problème de santé publique compte tenu de la situation géographique. Ce produit est aussi un appel du pieds vers ces marchés étrangers où porter un bracelet mesurant l’exposition au soleil répond à une problème essentiel.

 

Au-delà du coût de comm que représente June, il teste plein d’options possibles. Le produit initial est un compromis entre beaucoup d’options, je ne crois pas qu’il a pour objectif d’être un hit commercial. En revanche, il ouvre un très grand nombre de portes avec la possibilité d'avoir des retours clients que nulle autre marque d’objets connectés possède et qui permettre à Netatmo de nous surprendre l'année prochaine au prochain CES.

Imedipac de Medissimo - Pilulier connecté ou Smart Pill Box

imedipac medissimo , CES Las Vegas 2014, #CES2014

Primé au CES, imedipac est un pilulier connecté / smart pill box. Medissimo a une approche très différente des autres startups d’objets connectés car à l’origine elle est partie de son pilulier en carton et ont créé l’iMedipac pour lui apporter de nouveaux services (alerter, faciliter la prise de médicaments...).

Le principe est simple, l’imedipac illumine les pilules à prendre et détecte la perforation des cellules grâce à des capteurs optiques. D’autre part, il s’intègre à une plateforme eHealth qui permet au médecin et aux proches de savoir si le patient a pris ses médicaments (pour être précis s’il a perforé les bonnes cellules). imediapac est aussi connecté en GPRS ce qui est rare dans le domaine des objets connectés usuels (hormis les Coyote et quelques traqueurs ou en B2B) mais indispensable car la population concernée n’a en général pas de smartphone et ne va pas s’amuser à appairer son pilulier pour ceux qui en ont.

Imedipac medissimo , CES Las Vegas 2014, #CES2014

Le NFC permet de vérifier que le pilulier en carton et plastique a bien été inséré dans l'imedipac par le pharmacien. Les deux risques potentiels sont (mais c’est déjà une avancée énorme par rapport à la situation actuelle) :

  • la possibilité que le patient perfore la cellule mais ne prenne pas le médicament
  • l’erreur du pharmacien qui met un à un chaque médicament (nommé PDA dans le jargon médical - Préparation des doses à administrer).

 

Sur le premier point, il faut gérer 

  • les faux positifs (un médicament dont la cellule est perforée mais pas prise car elle est tombée par terre… et avec le risque qu’une autre cellule soit percée d’où des exceptions à gérer dans le software) et
  • les vrais négatifs (je prends un médicament qui n’est pas dans le pilulier mais dans une boîte de médicaments normale).

 

Le deuxième point est crucial et est potentiellement un point de blocage sur le pilulier connecté pour des raisons qui n’ont pas toujours à voir avec le patient. Quand on touche à la santé et au secteur médical, une rimbabelle de questions, de problèmes épineux à trancher surviennent. Cela représente aussi un frein potentiel au développement de ces applications (pour de très bonnes et moins bonnes raisons).

Les points critiques sont qui est responsable s’il y a une erreur (et comment on le traque) et qui paie pour cette tâche très répétitive et longue ?

 

C’est très bien résumé dans la question posée à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé à l’Assemblée Nationale. 

imedipac  assemblee nationale PDA  Préparation des doses à admininsitrer

L’ordre des pharmaciens a fait une recommandation à ce sujet, résumée ici et concerne :

  • le statut juridique et le volet financier de la Préparation des Doses à Administrer,
  • la présentation des médicaments sous forme unitaire (sinon il y a une perte de temps énorme à déballer les médicaments, les retirer de la boîte et la mettre dans une autre…)
  • trouver des moyens de mutualiser la PDA avec les grossistes et faciliter la logistique

Il commence à y avoir des systèmes automatisés et robots pour remplir les piluliers qui permettraient de réduire ce type de problèmes  mais il faudrait standardiser le format des piluliers car imedipac n’est seul sur ce marché (SIVAN de MedSecure et DO-Pill SecuR)

Holî par FiveFive - Lampe connectée

holi Grégoire Gérard

Holî (dont le nom vient de la fête des couleurs, fête hindoue de l'équinoxe de printemps Video - merci Grégoire ;) est une lampe connectée utilisant des LED en RGBW (Red Green Blue White) . Elle apporte une touche ludique à vos lumières notamment en coordonnant votre lumière au rythme de la musique avec « music for the eyes », en créant des ambiances lumineuses ou en facilitant en douceur votre reveil (comme ensuite l’a réalisé la lampe LED de Withings associé à Aura).

holi Grégoire Gérard

Pour réaliser ses  chorégraphies lumineuses, Hôli intègre 18 LED (RGBW), pilotées individuellement et réparties dans le cadre en aluminium en fonction de la musique diffusée sur votre smartphone (d'ici fin février elle pourra se synchroniser avec Deezer et Spotify). 

 

Elle est connectée en Bluetooth et est une lampe intégrée (voir Test) à la différence généralement des autres systèmes (Zigbee/WiFi et ampoule ou socket). Hôli a pour sa part aussi annoncé une ampoule connectée en Bluetooth pour compléter Hôli.

Au CES, je n'ai pas trouvé de lampes connectées hors Hôli. En revanche, il y a de nombreuses ampoules ou "socket" connectés, avec des possibilités très diverses. Sous forme d’ampoule, il y a l’ampoule Philips Hue qui présente encore la même fonction de réveil et la possibilité de modifier à volonté la couleur (mais qui nécessite une passerelle Zigbee, un Tue-l’Objet-Connecté…), la Lifx, qui ne necessite pas de passerelle car elle est en WiFi et donc se connecte directement à votre box ADSL / Fibre et possède des fonctions similaires à Hôli (réveil, synchronisation à la musique, s’éteint automatiquement quand vous arrivez ou partez). 

Holi, Philips Hue, Lifx, Ube, Spark

Sous forme de « socket »,  il y a la Spark, qui commande n’importe quelle ampoule et permet aussi de faire varier l’intensité, de faire scintiller une ampoule si vous recevez un message (amusant la cohabitation d’une ampoule à incandescence avec une socket connectée …). Aujourd’hui, les lampes LED sont des lampes d’appoint et donc il y a un intérêt à permettre à des ampoules fluocompactes aussi d’être connecté. Il est probable que les fluocompactes disparaissent au profit des LED dans quelques années compte tenu de leur avantages (consommation d'énergie, durée de vie...)

 

Dernière option, il y a l’interrupteur connecté comme Goldee (article) ou Ube (article ici), avec ou sans écran qui non seulement commande des lampes mais toute appareil relié à l’interrupteur ou connecté en sans fil (avec la Hue, Lifx…)

 

Une vraie question est l’usage et le prix. Pour une lampe design comme Hôli, je suis prêt à mettre plus d’argent qu’une ampoule Lifx ou un interrupteur Ube, car une lampe est un objet de décoration pas une ampoule ni un interrupteur. Aujourd’hui, si l’ajout de connectivité impacte marginalement le prix de l’objet (par exemple moins de 30€ pour une ampoule fluocompacte connectée Vs 20€ pour une ampoule fluocompacte OSRAM), cela se vendra facilement. En revanche une Lifx à 85$ soit plus de 60€, j’y crois moins car la lampe, interrupteur connectés me semblent plus un Nice-to-have qu’un Must-have et le différentiel de prix ne justifie pas cela.

Holi Wasnake Zikmu Netatmo

L’autre option reste sinon d’ajouter des fonctions Must-Have à ces solutions d’éclairage et le champ de possible est énorme. Vous pouvez transformer une Holî en station météo Netatmo lumineuse en intégrant un détecteur de présence, un thermomètre (si on parvient à s’abstraire de la  chaleur même faible dégagée par les LED…), vous pouvez y intégrer une enceinte audio streamant vos mp3, voire même un écran (comme le projet WaSnake de Jean-Louis Fréchin qui date de 2008 … ). Néanmoins, il reste indispensable de garder un message cohérent et se positionner sur l’un des deux créneaux, sinon le produit devient confus. 

Okidokeys - Serrure connectée

Okidokeys

Des serrures connectées, au CES , il y en a, en veux-tu en voilà.

Pour être franc, entre

  • sortir mon smartphone, ouvrir la bonne appli, appuyer sur le bouton / envoyer un texto / faire un appel vers un serveur
  • et sortir ma clé et ouvrir ma porte,

mon choix est vite fait. Dans 99% des cas, j’ouvrirai ma porte avec ma clé.

 

En revanche, les serrures connectés apportent de la valeur par leurs nouveaux usages :

  • ouvrir uniquement à certaines heures pour une femme de ménage, le dépôt d’un colis, une location AirBnB…
  • être notifié quand quelqu’un entre voire frappe à la porte
  • ouvrir la porte sans clé
  • savoir qui entre et sort …

Je serais prêt à mettre aussi une serrure connecté seulement si quelques contraintes sont respectées dont la sécurisation des clés numériques, la capacité à être compatible avec tous les téléphones et serrures, l’autonomie en énergie, la perte de son smartphone, la motorisation … et un design qui s’intègre bien à ma porte et facile à utiliser.

Ce sont souvent des dispositifs Bluetooth / WiFi qui s’ajoute à la serrure actuelle à l’intérieur de la maison et la motorise. Quand le bon code est transmis, un petit moteur tourne le loquet qui déverrouille la porte. C’est la raison pour laquelle elles sont assez massives. D’autre part, elle ne remplace pas vos clés qui fonctionnent heureusement toujours. Une des serrures les plus connues est Lockitron. C'est magique car tout est dans le cloud et en WiFi. Le petit souci est que cela consomme beaucoup d’énergie. Il faut donc changer régulièrement les piles et il y a un temps de latence de plusieurs secondes entre le moment où vous appuyez sur le bouton de votre smartphone pour ouvrir la porte et l’ouverture effective de la porte (à condition d’avoir la couverture 3G ou 4G !) car le smartphone communique en 3G/4G/WiFi avec le serveur qui renvoie l’information à une box type ADSL qui la renvoie par WiFi à la serrure Lockitron !

 

Lockitron est compatible avec tous les smartphones mais en passant par leur site mobile et compatible avec tous les mobiles mais en envoyant un texto à un serveur.

Okidokeys

La serrure connectée Okidokeys (jeu de mot sur Okie Dokie ! en français « dacodac » ) répond à ses problèmes par plusieurs solutions, elle n'est pas branché en WiFi ( pour rappel connecté à votre box elle-même connectée au cloud avec lequel communique votre smartphone ) mais elle a un lien direct avec votre smartphone en Bluetooth Low Energy.  Ca réduit les temps de latence et la consommation d’énergie.

 

La technique de déverrouillage est en général la suivante : il y a une association entre deux clés numériques, une dans votre smartphone et une autre soit dans le cloud soit dans la serrure. Pour Lockitron, elle est dans le cloud, vous transmettez l’ordre par mobile (texto, site mobile, appli) à un serveur qui envoie un signal à votre « serrure connecté » pour ouvrir le loquet de la porte…  Une des clés numériques est stockée dans le cloud. Les risques de hacking sont multiples car on peut soit récupérer vos clés dans le cloud, soit envoyer un signal à la serrure pour s’ouvrir (car on connait le code pour le faire).

Okidokeys CAC

Vous réduisez notablement le risque si la deuxième clé est dans la serrure ( ;) ) C’est le cas d’Okidokeys. Mon smartphone envoie une clé directement à la serrure localement sans passer par le cloud (la gestion des accès est en revanche dans le cloud : heures d’ouvertures, personnes autorisées…). Un Tag NFC proposé en plus, permet la même opération. L’autre intérêt d’Okidokeys est que la serrure est compatible avec tous les téléphones de manière sécurisée (avec un équipement additionnel) grâce à la technologie CAC, Crypto Acoustic Credential.  Kesako ? C’est une technologie mise au point par Openways en novembre 2009 pour les hôteliers (dont Okidokeys est filiale). Vous appelez un serveur vocal, qui en réponse transmet un son crypté (à l’image des fax et des anciens modems 56kb…) par le haut-parleur de votre téléphone. Le petit équipement valide le son crypté et transmet en BLE l’ordre à la serrure de se déverrouiller. Si votre téléphone a du BLE, vous n’avez bien sûr pas besoin de ce dispositif. L’inconvénient de ce système est que cela nécessite un équipement additionnel par rapport à l’envoi d’un texto à un serveur qui envoie l’ordre d’ouvrir à la serrure par Wifi. L’avantage est que vos codes, ordre d’ouverture ne passent par le cloud. Tout se passe localement. 

 

Récemment Google a racheté une société israëlienne SlickLogin qui utilise une technologie comparable pour s'authentifier et qui pourrait servir pour beaucoup d'autres objets connectés.

Okidokeys USA Today

Okidokeys fait partie des Happy Few des objets connectés sélectionnés par USA Today (peut-être aussi parce qu’il a un pied de part et d’autre de l’Atlantique … ). L'équipe est française mais elle s’est implantée aux US avant de s'implanter en Europe. Ils vont créer prochainement une version européenne de leur serrure sachant que les serrures européennes sont différentes, moins standardisées et plus compliquées à motoriser (serrures à 3 points notamment). 

iSketchnote - Stylo connecté

iSketchnote est une tablette en bois avec une connexion bluetooth, associé à une petit anneau magnétique. L'intérêt par rapport à des stylos connectés est que l'anneau magnétique  ne coûte presque rien à fabriquer, l'électronique est dans la tablette pas dans le stylo, donc le coût par stylo est ridicule par rapport aux stylos électroniques sans compter les avantages en terme de poids, d'autonomie, en cas de perte du stylo, de la possibilité d'utiliser des crayons, des pinceaux .... car on peut le mettre sur n'importe quel stylo (ils ont créé leur propre stylo mais çe n'est pas exclusif).

Ora d'Optinvent - Lunette connectée

Ora Optinvent Google Glass

Optinvent présente ses lunettes connectées, l'intérêt par rapport aux Google Glass est que vous ne devez pas vous payer un torticolis oculaire pour visualiser les infos car ils utilisent un verre qui permet de voir à travers et d'afficher les informations devant vos yeux et non tout en haut à droite

Click & Collect at Home de Signée - Boîte aux lettres / colis connectée

Signee Click and Collect at Home Boîte aux lettres connectée Boîte aux colis connectée

La boîte aux lettres / colis connectée Click and Collect at Home était reculée dans une tente le Gold Plaza, noyée dans la masse d’exposants chinois.

 

L'idée est excellente voire géniale et aurait fait le tour des medias s’ils n’étaient pas aussi excentrés (ils ont été apparemment très mal conseillé). Signée a créé une boîte aux lettres connectée qui permet à son propriétaire d'ouvrir sa boîte aux lettres à distance ou automatiquement lors de la livraison de son colis. Cela répond à un vrai problème, la livraison des colis quand nous ne sommes pas chez soi (souvent). Cela permet aux clients de savoir à distance quand ils ont reçus leurs colis, d’avoir directement leurs colis quand ils rentrent chez eux. Pour les Européens, cela évite aux clients de se déplacer pour récupérer leurs colis, pour les Américains, cela évite qu’ils se fassent voler leurs colis (car les sociétés de livraisons ne s’embarassent pas, elles laissent les colis sur le pas de la porte , efficacité oblige !)

Pour les sites d’e-commerce et de logistique, cela aussi résout de nombreux problèmes, les coûts engendrés par les livraisons multiples et inutiles, la traçabilité des livraisons, une satisfaction client renforcée.

 

Cela risque aussi à terme de porter un coup de grâce aux points relais que les commerçants décrient de plus en plus. Le flux de « clients potentiels » n’apporte que très rarement des vrais clients, le stockage nécessaire et le temps consacré au traitement de ces non-clients est trop lourde par rapport à la rémunération très faible.

 

Quelques précisions : la boîte aux lettres peut accueillir 80%  des colis, ce qui est un bon compromis entre la taille de la boîte aux lettres et le pourcentage de cas où il faudra se déplacer.

 

Des accords sont en cours avec des e-commerçants afin que le livreur signale qu'il est devant la boîte aux lettres et que le client puisse ouvrir à distance celle-ci. Des systèmes plus simples seront sans doute étudiés pour donner accès à la boîte aux lettres sans nécessiter une intervention en temps réel de l’utilisateur. 

Et Livosphere dans tout ça ? - Vos objets connectés

Livosphere

Tout d'abord, aller au CES Las Vegas est une expérience unique car c'est à la fois l'occasion de s'ouvrir et de sortir de son univers habituel, de mettre en perspective ce que nous réalisons en France par rapport aux autres pays du monde et de retrouver toute la communauté française des objets connectés, des startups et innovation (la FrenchTech) et de l'élargir à d'autres pays.

 

Toute l'expérience acquise, je souhaite la partager au travers de Livosphere. Notre ambition est d'accompagner les entreprises qui souhaitent augmenter la valeur de leurs produits en apportant de nouveaux services et usages en rendant leurs produits connectés ainsi que les startups d'objets connectés qui font face à des challenges tels que trouver des clients, un modèle économique, un circuit de distribution, des technos différenciantes..  

 

Une démarche structurée évite d'oublier des points importants et d'investir dans des prototypes ou la fabrication alors qu'on est loin de savoir si quelqu'un va acheter le produit avec un modèle économique rentable. Livosphere travaille avec des partenaires dans le domaine du design, du prototypage et de la fabrication notamment afin que vous puissiez vous reposer sur des experts sur ces sujets dans le domaine des objets connectés. 

 

Si vous souhaitez de plus amples renseignements, n'hésitez pas à me contacter, si vous avez des questions.

 

Un prochain article traitera du mouvement des plaques tectoniques (composants, Infrastructure, cloud...) dans le domaine des objets connectés.

 

Conclusion

J'espère que cet article vous aura permis de voir les objets connectés d'une autre manière. Les objets connectés vont fondamentalement changer notre quotidien mais au-delà peuvent modifier notre relation avec les autres. Nous saurons ce que nous ignorions avant avec ses plus ( on ne peut s'améliorer que si on se mesure) et ses moins (stress, protection des données personnelles...) . D'autre part, nous devons contrôler ce que les autres suront sur nous.

 

Les objets connectés vont aussi bouleverser de nombreuses entreprises qui soit sauront anticiper et intégrer des services à leurs produits soit mourront à petit feu ou brusquement comme Kodak, Nokia, RIM (BlackBerry) ....

Commentaires: 5 (Discussion fermée)
  • #1

    Jerome (jeudi, 27 février 2014 17:02)

    ça c'est un article complet ! bravo :-)

  • #2

    Philippe Duvivier (mardi, 04 mars 2014 09:19)

    Excellent article, bravo!

  • #3

    Guillaume (lundi, 17 mars 2014 23:15)

    Dimitri, félicitations pour ton analyse très exhaustive.

    Tous ces objets se connectent au web via gateway smartphone ou WiFi/DSL. D'ici peu, certains d'entre eux opèreront sur des réseaux cellulaires très bas débit à très haute capacité et seront totalement autonomes. Telecom Design (Bordeaux), SIGFOX (Toulouse), Actility (Paris) et Avnet-Memec travaillent sur de très jolis projets...
    Les enjeux restent la sécurisation, la valorisation et la question de la propriété des données collectées, ou comment passer de l'Intranet of Things à l'Internet of Things.
    Aussi incroyable que cela puisse paraître, la France a en effet une longueur d'avance sur le reste du monde en ce qui concerne ces technologies de rupture. Espérons que nous saurons transformer nos innovations en exportations!

  • #4

    TICATAG (mercredi, 19 mars 2014 23:37)

    Merci Dimitri! c'est un très beau panorama, que je me mets vite dans mes favoris pour l'avoir sous la main en antisèche !

    j'ajoute à ta liste un petit français fabriqué en France, à Lannion, par la Sté TICATAG : le ti'Be porte-clés connecté et mini balise iBeacon qui veille sur nos affaires !
    Il permet aussi de déclencher son smartphone pour faire des Selfies, des Check'in et bien d'autres choses encore ;)

    ti’Be va finir sa campagne de pré-vente avec succès : Attention... J-4 pour bénéficier de la promo sur KissKissBankBank
    Merci pour votre soutien et partagez-le ~:)
    http://www.kisskissbankbank.com/ti-be-un-porte-cle-bluetooth-basse-consommation-pour-ne-plus-perdre-ses-affaires-ti-be-by-ticatag

  • #5

    Mickey (mardi, 07 avril 2015 14:00)

    Bravo, Très bon article. En avance sur la plus part des sites que j'ai consulté.
    Cependant, merci de développer la cible des seniors ou des personnes en perte d'autonomie que ce segment va permettre de satisfaire.
    Et notamment les objets connectés du quotidien (comme les piluliers connectés) qui devront se connecter à la box afin de réduire les coûts d'utilisations !!!
    Mais ça ne va pas arranger les startups qui se lancent dans ce segment ?